Les rendements ont atteint des niveaux qui pourraient apporter une protection contre la volatilité future et générer des revenus.
L’année a été difficile pour les obligations globales. La hausse de l’inflation et des taux d’intérêt associée à des tensions géopolitiques élevées ont pesé sur toutes les classe d’actifs. En revanche, l’inversion des taux d’intérêt suggère une amélioration de l’environnement pour les épargnants ainsi que le retour du revenu du crédit.
A la fin du mois de septembre, globalement, les marchés des obligations d’entreprise avaient chuté de près de 20%. Les deux tiers de la performance négative provenaient de la hausse des taux d’intérêt et seulement un tiers de l’écartement des spreads. Les banques centrales ont été contraintes de relever leurs taux directeurs en raison de la hausse accélérée de l’inflation post-Covid, une tendance qui devrait se poursuivre jusqu’au début 2023 de part et d’autre de l’Atlantique. Même si de fortes incertitudes persistent, il est peu probable que nous assistions à une répétition de 2022 en terme d’évolution des prix compte tenu de l’alignement plus étroit des banques centrales et des acteurs du marché. Ainsi, nous pensons qu’un resserrement considérable des taux est déjà pris en compte dans le prix actuel des taux à court terme.
Le creusement significatif des spreads des obligations «investment grade» et «high yield» a accru les primes par rapport aux emprunts d’Etat, témoignant ainsi de la détérioration du contexte macroéconomique, de la compression des marges des entreprises et de la diminution de la liquidité mondiale. Les spreads étant nettement supérieurs à leur moyenne sur 5 ans, nous pensons qu’ils intègrent une prime de «récession modérée».
Toutefois, les entreprises semblent en bonne santé. Il est peu probable que les taux de défauts coïncident avec les précédents cycles de récession, étant donné que les besoins de refinancement ont été largement satisfaits en 2021, de plus les entreprises à haut rendement affichent des bilans bien plus solides suite aux mesures post-Covid. Les prix de l'énergie sont également élevés, ce qui devrait empêcher les entreprises de ce secteur de contribuer aux défauts comme lors des précédents ralentissements. Néanmoins, le marché anticipe actuellement un taux de défaut cumulé de 44% au cours des cinq prochaines années, niveau que nous jugeons exagéré.
Selon nous, la hausse des rendements et les écartements des spreads ont considérablement amélioré les valorisations, modifiant la performance totale du crédit. Des années durant, les épargnants ont été confrontés à des rendements globaux très faibles, mais aujourd'hui, une allocation à une solution «investment grade» globale avec une sensibilité limitée aux taux d’intérêt est désormais en mesure d’offrir un rendement brut supérieur à 5% en euro.
Ainsi, les valorisations obligataires offrent des rendements permettant de se protéger de la volatilité future des marchés financiers. Le mécanisme est simple: il faudrait que le rendement actuel soit effacé avant que l’investisseur ne perde de l’argent. En réalité, certaines simulations réalisées fin septembre ont montré qu’une hausse similaire des rendements et des spreads observée depuis le début de l’année n’occasionnerait pas de pertes si un investisseur investit dans un mandat global, composé à 60% d’obligations d’entreprise «investment grade» et à 40% d’obligations «high yield».
Le rendement positif des obligations est de retour et les investisseurs cherchant à protéger leur portefeuille d’épargne contre une volatilité excessive des marchés ne peuvent plus ignorer les opportunités sur les marchés mondiaux du crédit, après une période prolongée de faibles rendements. Selon nous, les valorisations actuelles offrent des revenus attrayants et prévisible pour les investisseurs à moyen terme, et il est temps d’en profiter.