La rotation Value: cette fois-ci c’est la bonne?

Florian Allain, Mandarine Gestion

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Le retour de la volatilité sur les marchés accentue l’écart de performance entre les actions Growth et Value, au profit des secondes.

Alors que le mois de janvier se termine sur le plus fort écart mensuel enregistré en faveur des indices Value par rapport aux indices Croissance, aussi bien en Europe que dans le monde, il pourrait effectivement être tentant de dire que la «grande rotation» arrive. Cependant ce n’est pas l’objet de cet article, au risque d’en décevoir certains… Les investisseurs Value ont connu trop de faux départs et de rotations avortées pour ne plus croire à, ou du moins annoncer, la fin du supercycle «Croissance» de ces dernières années.

Notre point de vue est en effet différent. Nous notons d’abord l’incroyable volatilité de la paire Value/Croissance depuis le début de la pandémie, et ce même dans un contexte de marché comme l’an dernier où la volatilité des actions avait quasiment disparu.     

Sans surprise, ces écarts de performances extrêmes et quasi-quotidiens ont entrainé une forte baisse de la corrélation entre les deux styles.

Source: Bloomberg, la corrélation 52 semaines entre les indices Stoxx Europe Value et Stoxx Europe Growth (dividendes réinvestis).

Faible corrélation que l’on peut d’ailleurs comprendre aisément aussi bien, en raison des écarts sectoriels de plus en plus marqués dans la composition des indices Croissance et Value qu’à cause de leur sensibilité inverse à différents paramètres macro-économiques et monétaires au premier rang desquels les taux d’intérêt et l’inflation.

Et c’est bien là tout l’enjeu de cet article. La théorie moderne de portefeuille, développée par H. Markowitz, nous enseigne que deux actifs avec une espérance de rendement positive (et, au moins en théorie, à peu près équivalente) mais peu ou pas corrélés permettent – s’ils sont combinés – d’obtenir un portefeuille ayant un meilleur couple rendement/risque que chacun de ces deux actifs pris isolément.

Dans un monde où le risque inflationniste et l’incertitude sur les taux d’intérêt sont majeurs et où des années de surperformance risquent d’avoir considérablement déformé les portefeuilles d’investissement actions en faveur du style croissance, il semble plus que jamais pertinent de faire un peu de place à la gestion Value dans les allocations.