La revanche des camping-cars

Tristan Abet, Marigny Capital

2 minutes de lecture

Ou comment le secteur des activités récréatives d’extérieur ressort gagnant de la crise sanitaire.

Les pays se déconfinent les uns après les autres et on sent bien flotter dans l’air cette envie de rattraper le temps perdu. Il y a quelques mois les Chinois avaient été les premiers à illustrer ce thème du revenge spending ou du revenge travel, et aujourd’hui aux Etats-Unis les dépenses discrétionnaires envers les loisirs explosent. 

Pendant le premier confinement il s’agissait d’activités récréatives intérieures (jeux vidéos, home trainers, etc.). Puis le premier déconfinement l’été dernier a montré un fort engouement pour les activités extérieures. La tendance n’a pas faibli depuis et les reconfinements partiels de début d’année n’ont pas changé la donne: la demande pour les produits récréatifs extérieurs n’a jamais été aussi importante, des VTT aux caravanes en passant par les bateaux de plaisance.

Macro-économiquement, le transfert de dépenses est très clair: moins de dépenses en transport (essence, entretien de véhicules, transports publics), voyages, restaurants et soins (coiffeurs, pressing, etc.) et plus de dépenses en informatique, en aménagement de l’habitat et en activités récréatives.

Evidemment, la fin de la crise sanitaire devrait voir un rééquilibrage entre ces postes de consommation. Mais les premières données montrent que le retour à la vie d’avant n’est pas total. Ce phénomène que les économistes appellent l’hystérèse (la persistance d’un phénomène alors que sa cause principale a disparu) est assez flagrant en ce qui concerne ce secteur des activités récréatives d’extérieur comme nous le montrons avec le graphique ci-dessous.


 
Source : US Bureau of Economic Analysis

 

Chez Marigny Capital nous aimons ce secteur de niche. Après plusieurs années de consolidation, il ne reste aujourd’hui que quelques gros acteurs avec des marques très fortes. Ainsi cette moindre concurrence assure un effet prix positif, amplifié par un contenu technologique des produits qui ne cesse d’augmenter. 

Le rationnel d’investissement est très simple à comprendre: depuis l’été dernier les sociétés sont incapables de répondre à cette demande qui explose. Les carnets de commandes sont au plus haut et les stocks chez les distributeurs sont au plus bas. Les fabricants utilisent 100% de leur capacité de production et ce n’est qu’à la fin de l’année que les tensions entre offre et demande commenceront à s’estomper.

Les marchés financiers aiment les belles histoires et tendent généralement à extrapoler des tendances insoutenables. On l’a vu avec certains titres du secteur des activités récréatives d’intérieur comme Peloton. Or, dans le cas des activités récréatives d’extérieur cela n’a pas été le cas; on ne peut parler d’exubérance puisque les PER de ces sociétés sont inférieurs à 15.

Il n’est pas certain que la réouverture de l’économie casse l’envie des Américains de pratiquer les activités qu’ils ont découvertes pendant les confinements ou qu’ils pratiquaient avant. Les récentes études montrent précisément l’inverse: selon l’association américaine des activités d’extérieures, 75% des nouveaux pratiquants comptent maintenir leur activité.

Il est même permis de penser que la tendance va continuer à s’accentuer. En effet, réouverture signifie rebond du marché de l’emploi et des salaires. Or, ce secteur est sensible à ces paramètres puisqu’il s’agit bien de dépenses discrétionnaires.

Sous l’angle des produits structurés, plusieurs valeurs présentent un excellent profil. Nous en avons sélectionné quelques-unes chez Marigny Capital et les proposons en sous-jacent de produits sur-mesure. Ce secteur offre de la diversification. Avec des attentes implicites faibles, il a toute sa place dans une allocation équilibrée.