L’avenir de l’alimentation sera plus sain et durable

Sam Brasser, Robeco

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L’intérêt accru pour la santé change la consommation, les modes de production et les habitudes alimentaires.

La production de nourriture et les habitudes alimentaires ont considérablement changé depuis 50 ans. L’augmentation du rendement des cultures et la production plus efficiente ont contribué à améliorer l’espérance de vie ainsi qu’à réduire la famine, les taux de mortalité infantile et juvénile, et la pauvreté dans le monde. Cependant, ces bénéfices sont en partie contrebalancés par plusieurs effets secondaires indésirables.

Parmi ceux-ci figurent la détérioration massive de l’environnement due aux pratiques agricoles insoutenables ainsi que l’augmentation rapide des problèmes de santé, qui vont de l’obésité aux maladies cardiovasculaires, dans la mesure où les régimes alimentaires se sont tournés vers des aliments très transformés et très caloriques. Face à ces enjeux, les consommateurs modifient petit à petit leurs comportements en optant pour des produits plus sains et plus durables.

Menace sur les grands groupes historiques

Dans ce contexte, les grands groupes agroalimentaires rencontrent de plus en plus de difficultés, dans la mesure où la majeure partie de leur chiffre d’affaires provient toujours de produits relativement peu sains. Ces géants investissent donc dans des segments plus sains et plus durables, qui enregistrent des taux de croissance supérieurs aux produits traditionnels.

Pour les géants de l’agroalimentaire, c’est une occasion d’améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits et, de fait, ils le font. Ceux qui disposent de la bonne stratégie pour devenir plus durables et vendre des aliments plus sains pourraient bénéficier de l’évolution des préférences des consommateurs s’ils utilisent leurs importantes ressources en capital et leurs grands réseaux de distribution.

Focus sur les niches attractives

L’évolution des préférences des consommateurs offre aussi des opportunités d’investissement intéressantes dans des segments tels que les aliments et boissons à base de plantes, les kits repas et les ingrédients alimentaires. Dans ces segments, les consommateurs s’intéressent de plus en plus aux «pure players» de l’alimentation, qui opèrent sur de vastes marchés et affichent des taux de pénétration relativement bas. Tout cela crée des opportunités de croissance. 

Les fabricants de kits repas présentent aussi de bonnes perspectives. Chaque semaine, ils livrent à domicile des kits se composant d’ingrédients choisis avec soin et le plus souvent frais. Le marché potentiel est donc vaste, tout comme le potentiel de croissance. Certaines de ces entreprises ont enregistré une croissance à deux chiffres ces dernières années, avec une accélération notable depuis le début de la pandémie de COVID-19.

L’avantage pour les fabricants d’ingrédients est qu’ils fournissent un produit à valeur ajoutée qui influence l’expérience utilisateur pour un coût relativement faible. De plus, dans la mesure où ils opèrent souvent dans une situation d’oligopole, ils subissent moins de pressions concurrentielles que les autres entreprises du secteur alimentaire. Les barrières à l’entrée telles que l’échelle, la complexité accrue des produits et les réglementations réduisent d’autant plus ces pressions concurrentielles.

Les consommateurs qui réduisent leur empreinte carbone sont donc susceptibles de remplacer le porc et le bœuf par le poisson et la volaille. En Chine, la consommation annuelle de saumon est de 60 grammes seulement par habitant, contre environ 2 kg en Europe, ce qui signifie que le marché du saumon est loin d’être saturé dans ce pays et qu’il présente encore un grand potentiel de développement.

Restauration: investir dans les fournisseurs

Indirectement liées à la filière agroalimentaire, les entreprises qui fournissent des équipements professionnels de cuisine représentent aussi un segment intéressant pour les investisseurs, car elles bénéficient d’une hausse de la demande de plats de restaurant, qu’ils soient livrés à domicile ou consommés sur place.

Bien que cette activité ait été interrompue par la pandémie, nous pensons que les consommateurs continueront d’accroître leur budget consacré aux repas à l’extérieur.

Enfin, le numérique touche tous les secteurs, et la restauration ne fait pas exception. Dans ce secteur, les entreprises catalysatrices ont tendance à privilégier des business models attractifs basés sur des abonnements et des frais de transaction. Par conséquent, nous pensons que le nombre de restaurants souscrivant à ces types de services continuera de croître à un rythme soutenu dans les années à venir.

 

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