L’économie américaine à l’épreuve

Michael Nizard, Edmond de Rothschild Asset Management (France)

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Comment concilier risques extrêmes et investissement en actions américaines?

Les dynamiques observées actuellement au sein de l’économie américaine s’inscrivent dans l’évolution normale du cycle économique. En revanche, à long terme, le nouvel acteur entré en jeu et pesant désormais fortement sur l’évolution de la politique monétaire de la Fed est l’inflation. Pendant des décennies, elle a été absente du fait de nombreux facteurs structurels, l’un des plus marquants ayant été la pression déflationniste provoquée par l’ouverture de la Chine à l’économie mondiale et donc par la globalisation de l’économie. Aujourd’hui, l’inflation fait son grand retour et revêt une tout autre dynamique.

Les pressions inflationnistes ont plusieurs origines et conséquences, en particulier sur l’économie américaine. «L’Exit strategy1» (comprendre le durcissement) de la politique monétaire de la Fed est en place et doit prendre en compte cette variable. L’économie américaine s’avère également en avance dans le cycle par rapport à l’Europe, notamment du fait d’une politique fiscale et de soutien à la consommation très marquée durant la crise du Covid, ainsi que d’une réouverture de l’économie suite à la crise sanitaire plus précoce, ce qui place aujourd’hui les États-Unis face à d’importantes pressions inflationnistes.

Regain de volatilité et rotations sectorielles

Cette phase d’ajustement et la guerre en Ukraine devraient continuer à susciter un regain de volatilité ainsi que d’importantes rotations sectorielles et de biais de style. Ces rotations vont se trouver exacerbées sur les indices américains qui ont fortement bénéficié de l’environnement baissier sur les taux. Ainsi, sur le S&P 500, si en 2015 les 5 principales valeurs représentaient 11% de l’indice, en 2021, elles en représentaient 25%. En 2021, 10 valeurs sur les 500 du S&P 500 expliquent 44% de la performance totale de l’indice2. La guerre en Ukraine, en plus des conséquences géopolitiques qu’elle engendrera, a un impact direct sur les prix de l’énergie. Là encore, le positionnement des États-Unis est différent. Si, à la différence de l’Europe, ils ne sont pas confrontés à des problématiques d’approvisionnement, ils supporteront la hausse des prix, ce qui va accentuer la hausse de l’inflation et donc probablement accélérer la mise en œuvre de «l’Exit Strategy» de la Fed. En revanche, un pan de leur économie en bénéficiera, au travers du Gaz Naturel Liquéfié notamment. Compte tenu de ce contexte, nous pensons que, s’il est nécessaire de sous-pondérer les actions américaines au sein d’une allocation globale, il est impossible d’en rester totalement à l’écart. Même dans cette phase de durcissement monétaire, le «la» est donné par la Fed. Cette économie, et donc ses marchés financiers, restent directeurs. Au regard des importantes distorsions sectorielles que l’on observe sur le S&P 500, et des niveaux de valorisation élevés, il nous semble donc important d’adopter une allocation dynamique notamment en termes de style et secteur en fonction des conditions de marché ou, plus simplement, de se réfugier pour le moment derrière une sélection neutre, en privilégiant un indice. Cependant, face au niveau de valorisation, l’indice ne sera pas immun. Un profil flexible a donc toute sa place afin de rester exposer sur les États-Unis. Notre stratégie d’investissement SOLVE a été développée afin d’apporter une alternative crédible au télescopage et à la maturation des cycles monétaires, budgétaires, économiques et vraisemblablement boursiers. Elle combine de façon indissociable deux expertises clés du groupe: (i) notre expérience en encadrement et gestion active du risque via les produits dérivés ainsi que (ii) notre expertise en ingénierie financière et modélisation du risque.

 

1 Stratégie mise en œuvre par la Banque Centrale Américaine (Fed) dont le but est de mettre fin à l’assouplissement de leur politique monétaire.
2 Source: EDRAM – Bloomberg. Les performances passées et la volatilité ne sont pas des indicateurs fiables des résultats futurs et la volatilité n’est pas constante dans le temps.

 

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