Les opérations de fusions-acquisitions se démultiplient dans le secteur des jeux vidéo, en pleine croissance.
Depuis la création dans les années 1970 de «Pong», considéré comme le premier jeu vidéo grand public, le secteur n’a cessé d’évoluer, porté par différentes vagues d’innovation. Le marché des jeux vidéo pèse aujourd’hui plus de 170 milliards de dollars, en croissance annuelle moyenne de plus de 9% sur les 10 dernières années*. Selon Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft, il devrait même atteindre près de 300 milliards de dollars d’ici 2030. Le secteur s’est en effet démocratisé, et même mondialisé: en 2022, le nombre de joueurs a dépassé la barre des trois milliards*, soit près de 40% de la population mondiale. Autre signe de cet essor, le Comité International Olympique a déclaré être ouvert à un potentiel ajout du e-sport aux Jeux Olympiques 2028.
Le secteur a cependant été perturbé l’année dernière par des productions de jeux ralenties du fait de la pénurie de semi-conducteurs, limitant drastiquement la fabrication des nouvelles générations de consoles, tant attendues pour les lancements des jeux associés. Malgré ces difficultés, l’industrie mondiale des jeux vidéo a su prouver sa résilience avec un nombre record de joueurs sur l’année et un déclin de ses recettes globales de seulement -5%. En 2023, il semblerait que la plupart des problèmes sur les chaînes d'approvisionnement aient été résolus. Sony affirme à ce titre que les ventes de sa console phare, la PS5, sont en considérable accélération depuis le début de l’année, un signal positif pour les studios qui peuvent alors sortir de nouveaux jeux dans un environnement nettement plus favorable.
Cette dynamique s’est matérialisée par la plus grande opération jamais réalisée dans l'histoire du secteur, l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft pour un montant de 63 milliards d'euros. Ce coup de tonnerre relance la course à la consolidation par les studios établis et les géants de la technologie, qui cherchent à compléter des offres digitales de plus en plus tournées vers des programmes d’abonnements. Pour maintenir leur compétitivité, l’acquisition de propriétés intellectuelles exclusives figure parmi les axes prioritaires de développement.
Les studios indépendants, qui représentent 70% du marché, sont de fait souvent pris pour cible. Ainsi Rovio Entertainment, propriétaire de la franchise Angry Birds, a reçu deux offres publiques d’achat dont celle de Sega avec 60% de prime, ce qui a bénéficié à notre fonds Mandarine Europe Microcap. Avec des valorisations de studios désormais nettement plus attractives en raison du contexte d’incertitude économique, les opérations pourraient s’accélérer, avec des acheteurs disposant largement des moyens de leurs ambitions.
Les fonds Mandarine Europe Microcap et Mandarine Global Microcap bénéficient de ce marché extrêmement fragmenté en investissant dans des studios indépendants et innovants. On peut citer Digital Bros, studio italien qui détient la célèbre franchise «Ghostrunner», Focus Entertainment, éditeur français de jeux qui développe son portefeuille propriétaire sous l’impulsion de son nouvel actionnaire ou encore Team17, développeur du célèbre jeu «Worms».
Cette thématique est également représentée dans l’un des quatre piliers d’investissement du fonds Mandarine Global Sport, qui peut investir d’une part sur des petits acteurs de niche et d’autre part sur les leaders mondiaux de l’industrie (Keyword Studios, Electronic Arts, Sony…).
Cette industrie du jeu vidéo est donc en pleine mutation, de l’avènement du e-sport au développement des plateformes de cloud gaming en passant par une pratique de masse toujours plus importante. Un succès populaire qui attire de plus en plus d’investisseurs.