Investir dans la prévention de la santé au travail: est-ce nécessaire?

Isabelle Kunze, Corporate Health Services

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Les travailleurs suisses sont de plus en plus stressés. Les entreprises ont tout intérêt à mettre en place des stratégies de prévention.

Selon le Job Stress Index 2022 publié par Promotion Santé Suisse, le niveau de stress de la population active reste élevé en Suisse. Le taux d’actifs se sentant émotionnellement épuisés dépasse la barre des 30% pour la première fois depuis 2014. Aux contraintes de temps, aux conflits ou encore au manque de valorisation au travail se sont ajoutés de nouveaux facteurs de stress, tels que la crainte d’une infection COVID, l’isolement social et le développement de la numérisation.

Selon l’Office fédéral de la statistique, une personne active est absente du travail en moyenne 8,3 jours par an pour des raisons médicales. Les personnes avec un niveau de stress élevé tombent plus souvent malades et sont moins performantes (présentéisme). Tous ces facteurs peuvent avoir des conséquences négatives sur la productivité et coûter cher aux entreprises. En effet, la perte de productivité estimée à près de 15% du temps de travail et le stress lié au travail, coûtent 6,5 milliards de francs à l’économie chaque année.

Cette augmentation lente mais régulière de l’épuisement émotionnel des actifs doit alerter les entreprises. Une gestion de la santé en entreprise est indispensable afin de minimiser les contraintes et protéger ainsi la santé du personnel. Ne l’oublions pas, des collaborateurs en bonne santé sont plus performants et participent activement au succès de l’entreprise.

«Le travail, c’est la santé»... pour autant qu’on la préserve

Comme le rappelle l’Office fédéral de la statistique dans son dernier rapport sur la qualité de l’emploi en Suisse: «Le travail occupe une place importante dans l’existence de la plupart des gens. Il influence considérablement la qualité de la vie par le revenu qu’il procure, les relations sociales qu’il instaure, les satisfactions ou les tensions qu’il génère. Les dangers auxquels il peut exposer…». Sachant qu’un individu consacre en moyenne un tiers de sa vie active à son activité professionnelle, le travail est un facteur déterminant de son bien-être et de sa santé.

Selon une étude menée par l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail, les entreprises qui investissent 1 euro dans la prévention génèrent un retour sur investissement de presque 5 euros. Ce constat peut également être appliqué à la situation en Suisse. Au vu de l’enjeu humain et financier que représente la santé du personnel, les entreprises ont donc tout intérêt à mettre en place des stratégies de prévention de la santé au travail.

Nous distinguons trois types de prévention. La prévention primaire a pour but d’agir sur les facteurs de risque présents au sein du milieu professionnel et de les éliminer. La prévention secondaire se concentre non pas sur l’organisation, mais sur le salarié et son état de santé, afin de l’aider à gérer les exigences du travail et à faire face aux situations à risque. Enfin, la prévention tertiaire est axée sur les conséquences. Il s’agit d’un accompagnement des salariés fragilisés à travers un soutien psychologique ou par la mise en place de mesures de prise en charge afin d’éviter des complications ou des rechutes. D’où l’importance de s’y prendre en amont!

Une demande grandissante de services de prévention

De nombreux services de gestion des absences se sont développés sur le marché suisse ces dernières années pour répondre aux diverses problématiques de santé au travail. Développé en 2020 par Vaudoise Services SA, Corporate Health Services (CHS) en fait partie. Composé d’une équipe pluridisciplinaire et plurilingue, ses services de prévention, de gestion et d’accompagnement des absences s’adressent à toutes les entreprises suisses, peu importe leur assureur.

Ses services s’inscrivent dans les trois types de prévention présentés précédemment. Leur objectif est de limiter les arrêts de travail dans la durée, en désamorçant en amont les situations à risque. Qu’il s’agisse d’un Care préventif, de formations ou encore de Team Building, ces services tendent à proposer aux entreprises et à leurs collaborateurs des solutions personnalisées et adaptées à leur besoin. Soucieux d’offrir une palette de prestations la plus complète possible à ses clients, CHS a créé de nouveaux services en 2022. C’est le cas de l’O2-Ligne, un espace de parole dédié aux collaborateurs qui souhaitent s’adresser à un professionnel de la santé dans un cadre neutre et confidentiel, ainsi qu’un service de gestion systématique des absences pendant le délai d’attente.

Le cas de Bertrand* illustre cette nécessité d’agir rapidement dès les premiers signaux. A la suite d’une dispute avec un collègue, Bertrand se met en incapacité totale de travail. Dans le cadre d’un appel systématique, il explique sa situation à un spécialiste santé, qui va désamorcer la situation grâce à son intervention neutre et bienveillante. Afin de rétablir le dialogue avec son employeur, le spécialiste santé mandate un Care manager. Ce dernier va organiser une table ronde avec l’employeur et l’employé. Ensemble, ils aboutissent à un accord, soit un changement de poste de l’employé. L’arrêt de travail s’arrête après seulement une semaine. Sans l’intervention rapide du CHS, l’arrêt de travail aurait pu durer encore des mois, laissant du temps à la situation de s’enliser.

 

* Prénom d’emprunt