Impressionnante reprise économique en 2021

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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L’exercice 2021 a de nouveau été marqué par la pandémie de COVID. L’impact macroéconomique des reconfinements temporaires a été nettement plus faible qu’en 2020.

Dans les pays riches d’Europe et d’Amérique du Nord en particulier, les campagnes de vaccination combinées à une politique monétaire et budgétaire généreuse ont permis une reprise rapide de l’économie. En Suisse, le produit intérieur brut a retrouvé son niveau d’avant crise en milieu d’année.

Dans de nombreux pays asiatiques, les stratégies «zéro Covid» ont mis un frein à la reprise. En outre, la politique monétaire des pays émergents a été moins expansive qu’en Europe et aux Etats-Unis. Cette asynchronicité entre pays industrialisés et pays émergents se reflète également dans l’évolution des cours sur les marchés des actions durant l’année 2021.

Au printemps dernier, les craintes inflationnistes ont dominé les marchés financiers. Aux Etats-Unis et en Allemagne, le renchérissement annuel a grimpé à 6% au dernier trimestre 2021. Les banques centrales ont réagi à cette évolution en annonçant l’abandon progressif de leur politique monétaire expansionniste.

Le grand retour de l’inflation

Quatre facteurs ont contribué au retour de l’inflation en tant que thème de marché: premièrement, l’atonie de l’économie mondiale l’année précédente a entraîné une chute des prix de l’énergie. Le retour à des niveaux de prix normaux sur le marché des matières premières explique plus de la moitié de la hausse des prix à la consommation en Europe. Cet effet de base disparaîtra en 2022. Dans le même temps, le soutien de la politique monétaire et budgétaire a provoqué un choc de la demande auquel l’offre ne peut répondre qu’avec retard. Il y a cependant lieu de penser que cette situation de pénurie finira par se détendre progressivement. Les prix du bois de construction ont déjà fortement chuté, les compagnies maritimes augmentent considérablement leurs capacités de transport et l’industrie des semi-conducteurs fait état de niveaux de production records et d’une augmentation de ses capacités. En revanche, le quatrième facteur contribuant à cette reprise de l’inflation devrait perdurer:  les efforts de décarbonisation de l’économie ont un coût. Une augmentation de l’offre d’énergies fossiles n’est plus souhaitable. Globalement, il faudra donc s’attendre à ce qu’une grande part de la poussée inflationniste actuelle se maintienne temporairement. Au cours des prochaines années, les taux d’inflation se stabiliseront toutefois autour des valeurs cibles des banques centrales, et donc à un niveau plus élevé qu’avant la pandémie.