Gender diversity matters

Andrea Biscia, DECALIA

1 minute de lecture

Le focus sur les aspects sociaux et de gouvernance des critères ESG a augmenté en 2020.

Début 2020, la problématique du changement climatique occupait tous les esprits et les investissements ESG affichaient une forte progression, en particulier ceux de type «E». Depuis, la pandémie a bien sûr forcé les activistes à quitter les rues – et ne plus occuper la une des médias – mais elle n'a pas empêché l'argent d’affluer dans les fonds responsables.

Pour autant, ces investissements ne représentent toujours qu'une fraction de l'industrie et, avec la perspective d’un transfert de richesse de 30’000 milliards de dollars des baby-boomers vers la Génération X et les Millennials, le meilleur pourrait bien être à venir. Les plus jeunes expriment un vif intérêt pour les investissements durables – intérêt que les impacts sociaux dramatiques de la pandémie, ainsi que le mouvement en faveur d’une justice raciale aux Etats-Unis, ne devraient que renforcer.

Car l'ESG est bien plus qu'un moyen de lutter contre le changement climatique. Promouvoir l'énergie propre/la neutralité carbone reste crucial, bien évidemment, mais les deuxième et troisième lettres de l'acronyme ESG gagnent aussi en importance. Les trois mastodontes de la gestion institutionnelle (BlackRock, Vanguard et State Street pour ne pas les nommer) mettent par exemple de plus en plus l'accent sur les questions de diversité et d'inclusion. L'hypothèse étant qu'un management plus diversifié contribue à générer de la valeur pour les actionnaires et une surperformance boursière.

Une hypothèse qui s'appuie sur des observations anecdotiques, mais aussi des faits concrets. S’agissant de la diversité des genres en particulier, une étude publiée en 2019 par S&P Global Market Intelligence, couvrant 6’000 composants de l'indice Russell 3000 sur une période de 17 ans, a montré que les entreprises ayant nommé une femme au poste de directeur financier affichaient, deux ans plus tard, des bénéfices supérieurs de 6% en moyenne. Et un gain boursier 8% plus élevé. Quant aux bénéfices moins tangibles d’un management à plus forte teneur féminine, ils sont nombreux à avoir été démontrés : créativité et innovation accrues, meilleure gestion des collaborateurs et des conflits, communication améliorée, plus grande attention portée à la responsabilité sociale des entreprises...

En va-t-il de même pour les pays? Le nouveau président américain semble clairement le penser. En sus de faire des préoccupations environnementales une priorité, avec un retour immédiat à l'accord de Paris et des promesses de gigantesques dépenses d'infrastructures respectueuses du climat (à l'image du Green Deal de l'UE), Joe Biden semble attaché à assurer une diversité – de genre et ethnique – au sein de son cabinet. A commencer bien sûr par son choix de vice-présidente.

Pour conclure sur une note plus légère, nombreux sont probablement les lecteurs qui ont apprécié The Queen's Gambit, la dernière mini-série à succès de Netflix qui raconte le parcours d’une jeune prodige des échecs. Sur un échiquier, la dame semble à première vue la pièce la plus puissante, conjuguant les modalités de déplacement de la tour et du fou. Pourtant, au final, les échecs reposent sur la protection du roi. On peut perdre sa dame et continuer à jouer. Ce n'est que lorsque le roi est perdu que la partie se termine. Si les règles du jeu devaient être réécrites aujourd'hui, le roi et la dame auraient-ils des statuts aussi disparates?