Les investissements thématiques sont souvent liés aux efforts visant à améliorer la durabilité. La décarbonisation en est un exemple. Après que de nombreux pays ont formulé, dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, l’ambition de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et de limiter l’augmentation de la température mondiale à un maximum de 1,5 degré Celsius (voir le graphique ci-dessous), la lutte contre le changement climatique figure en bonne place dans l’agenda politique. La conférence mondiale sur le climat (COP29) qui vient de s’achever à Bakou, en Azerbaïdjan, en est un exemple.
Ce soutien politique peut à son tour agir comme un catalyseur pour les investissements et donc comme un moteur de la croissance structurelle à long terme.
Les entreprises qui adaptent leurs produits et services de manière précoce et ciblée à ces défis peuvent profiter de ces moteurs. Ces acteurs ont, selon nous, un avantage stratégique et devraient bénéficier d’une forte demande en raison de leur contribution à la recherche de solutions. Les investissements thématiques devraient ainsi également répondre à leur objectif premier. A savoir, obtenir un rendement financièrement attractif et créer ainsi une valeur ajoutée pour les investisseurs.
La tendance des émissions de gaz à effet de serre et des températures est à la hausse
Sources: National Aeronautics and Space Administration (NASA), Goddard Institute for Space Studies (GISS). L’anomalie, qui est la combinaison de la température de l’air terrestre et de la température de surface de la mer, est indiquée comme l’écart par rapport à la moyenne 1951-1980. (À droite) Global Carbon Project 2021.
Au-delà de la question du climat
Dans ce contexte, les fonds thématiques durables gérés par l’Asset Management de la Zürcher Kantonalbank sous la marque de produits Swisscanto se concentrent sur des entreprises sélectionnées qui contribuent aux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations Unies avec une part significative de leur chiffre d’affaires. Comme on peut le constater, la lutte contre le réchauffement climatique ou pour la transition énergétique ne se limite pas au thème d’investissement du climat. Il est au contraire possible de s’engager sur plusieurs fronts.
C’est évident pour le thème d’investissement de l’eau, par exemple, où la pénurie d’eau liée au réchauffement climatique appelle des solutions urgentes. L’évolution vers l’économie circulaire est également un point de mire évident : cette dernière pourrait conduire à une utilisation plus rationnelle des ressources et promet ainsi de contribuer à la protection de la biodiversité et du capital naturel.
Partie intégrante des initiatives environnementales
Ce n’est pas tout. L’économie circulaire se présente comme une alternative à l’économie linéaire (voir graphique ci-dessous) qui domine notre société actuelle du tout-jetable. Au cœur de ces efforts se trouve la volonté de conserver les ressources le plus longtemps possible dans le cycle des matériaux. Cela permet non seulement de réduire la consommation de matières premières primaires, mais aussi de produire moins de déchets - et moins de gaz à effet de serre.
Cela se traduit par exemple par le recyclage de l’aluminium. Selon l’association Climate Action1, l’aluminium recyclé libère jusqu’à quarante fois moins de CO2 que celui produit lors de sa première extraction. L’évolution vers une économie circulaire laisse également espérer une réduction des déchets plastiques ainsi qu’une diminution des besoins en terres arables et de l’exploitation minière, ce qui pourrait également avoir un impact positif sur le climat.
Ce n’est pas un hasard si les efforts en faveur de l’économie circulaire font partie intégrante des initiatives gouvernementales en matière de climat et d’environnement, comme le «Green Deal» et le plan d’action «Net Zero» de l’Union européenne. Ce soutien public s’avère être un moteur important qui devrait également profiter au thème de l’investissement.
Des capteurs avertissent de la présence de polluants dangereux
En revanche, l’importance de l’économie numérique pour la décarbonisation n’apparaît aux investisseurs qu’au second coup d’œil. Ce thème d’investissement inclut par exemple les technologies qui peuvent permettre de passer à une énergie propre et renouvelable et donc de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C’est notamment le cas des solutions environnementales proposées aux investisseurs dans le cadre de l’économie numérique.
Dans ce domaine, les capteurs numériques et les appareils de l’Internet des objets (IoT) sont désormais capables de mesurer presque tout - la composition de l’air ou la qualité de l’eau, par exemple. Cela permet de détecter en temps réel les fuites dans les systèmes d’eau ou les concentrations de polluants dangereux. Des logiciels spécialisés analysent les données des capteurs et fournissent des informations qui, au-delà de la fonction de contrôle, peuvent servir de base aux initiatives de durabilité des entreprises et des gouvernements. L’économie numérique a donc le potentiel de contribuer à la lutte contre le changement climatique, à la préservation des ressources et à la promotion de la santé publique.
Des univers différents
La lutte contre le changement climatique est donc un facteur déterminant dans un grand nombre d’investissements thématiques. Si l’investissement doit également poursuivre un objectif climatique, il est judicieux d’adopter une approche différenciée. Cela s’explique notamment par les différents univers d’investissement.
Ainsi, les thèmes d’investissement de l’eau, du climat, mais aussi de l’économie circulaire se concentrent sur des secteurs et des entreprises qui, en raison de leurs produits et services, présentent une intensité carbone relativement élevée conformément aux approches périmètre 1 & 23 de leur chiffre d’affaires.
On pense par exemple aux secteurs de services publics ou aux entreprises industrielles (voir graphique ci-dessous). La situation est différente pour le thème d’investissement de l’économie numérique : les entreprises de ces univers d’investissement - ici l’informatique ou les télécommunications - sont nettement moins intensives en CO2 que l’ensemble du marché et disposent donc d’une «empreinte de gaz à effet de serre» plus faible.
Intensité de CO2e des périmètres 1 et 2 par secteur GICS
Sources: Institutional Shareholder Services (ISS ESG), données d’émissions pour MSCI World au 31/12/2023.
Objectifs contraignants
Pour les fonds thématiques durables de Swisscanto existants et nouvellement lancés, un objectif climatique de <2 degrés Celsius s’applique et doit être respecté par le portefeuille2. Concrètement, cet objectif exige une réduction absolue continue des émissions de CO2 du portefeuille concerné d’au moins 4% par an.
En outre, tous les investissements thématiques des fonds thématiques de Swisscanto remplissent les critères de fonds d’investissement durable selon l’article 9 SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation, un règlement de publication de l’UE). Les produits financiers qui sont ainsi classés sont également appelés fonds vert foncé et sont considérés comme particulièrement durables.
1sur Climate Action.
2vers objectif climatique (lien: https://www.zkb.ch/fr/accueil/asset-management/durabilite/accord-de-paris-sur-le-climat.html).
3sur périmètre 1&2.