Et le vainqueur est... la Suisse

Michele Pedroni, DECALIA

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Ce mois verra 24 nations se disputer le trophée de l'Euro 2020. Notre système de notation macro place l’équipe Suisse en position de favorite.

La pandémie a imposé un report d'un an, mais les fans de foot peuvent enfin se réjouir: le coup d’envoi de l'UEFA Euro 2020 est pour bientôt! Comme il est de tradition chez Decalia, nous nous essayons à en prédire l’issue, utilisant des critères top-down – dans tous les domaines de jeu – pour classer les pays. Et, à l'instar d'un sélectionneur national, nous réfléchissons à comment construire un «portefeuille de rêve» dans les conditions actuelles de marché.

Un mot tout d’abord sur le format inhabituel de cette – 60e – édition. Plutôt que d'être organisée par un ou deux pays, elle couvrira l'ensemble du continent, les matchs se déroulant dans 11 villes d'autant de pays. Une diversification régionale optimale! Et les fans sont encouragés à «Live It. For Real.»: un changement bienvenu par rapport au tout-écran des 15 derniers mois.

Alors, qui des 24 prétendants soulèvera le trophée le 11 juillet? Notre modèle propriétaire conjugue différents critères dans quatre catégories équipondérées: gardien (Covid/situation sanitaire), défense (risque pays), milieu de terrain (analyse macro et indice de performance environnementale) et attaque (indices de compétitivité et d'innovation, mesure PISA de la qualité du système éducatif). Le score global du pays, couvrant l'ensemble du terrain, est ensuite utilisé pour prophétiser le résultat de chaque match – et le futur champion.

Dès la phase de groupe, et plus encore en quarts de finale, les pays d'Europe du Nord (Royaume-Uni compris) devraient dominer les habituels favoris latins. La France et l'Italie ont actuellement des gardiens affaiblis, après une bataille particulièrement rude contre le Covid, tandis que l'Espagne est limitée dans l'entrejeu, ne pouvant s'appuyer sur des bases macro solides.

Notre pronostic pour les demi-finales? La première devrait voir la Suisse déjouer les attentes et battre l'Allemagne 2-1, grâce à une défense, un milieu de terrain et une attaque uniformément excellents. Il se pourrait bien que l'Allemagne ne gagne pas toujours à la fin! La seconde demi-finale devrait opposer les Pays-Bas à l'Ecosse, l'outsider s'inclinant ici de peu (3-2).

Ce qui nous amène à la finale: Suisse contre Pays-Bas dans le célèbre stade londonien de Wembley (rempli à 25% seulement?) Si les joueurs de champ néerlandais ont peu à envier à leurs homologues suisses, le gardien semble plus fragile: la campagne de vaccination est moins avancée et les taux d'infection sont plus élevés. Aussi tablons-nous sur une victoire 2-1 de la Nati – une première historique!

Que la Suisse puisse finir championne d'Europe montre que le foot, comme l'investissement, ne se résume pas à posséder les joueurs les plus connus. Il arrive souvent de surpayer les talents. Tout comme il est commun d’accorder trop d’importance à un palmarès brillant – donc d’acquérir des noms ayant déjà épuisé leur potentiel. Enfin et surtout, l'accent doit toujours être mis sur l'équipe: toute recrue est à juger non sur ses propres mérites seulement, mais aussi sur comment elle peut renforcer/diversifier le portefeuille existant.

Si nous pouvions former une dream team paneuropéenne, comment ferions-nous? Pour marquer des buts, nous chercherions bien sûr à dénicher des entreprises innovantes. Pour un milieu de terrain solide, avec des compétences à la fois défensives et offensives, nous sélectionnerions des noms de qualité bien placés pour bénéficier de la réouverture progressive et du retour de la consommation – plus l'excitation liée à l'Euro 2020 – ainsi que des leaders sur des marchés de niche. En matière de défense, santé et consommation de base semblent un choix idéal et évident. Il faut cependant garder à l’esprit que la frontière entre victoire et défaite peut être ténue et que, dans le foot comme en finance, aucune équipe n'est à l'abri de conditions défavorables ou de blessures inattendues.