Dix notions à connaître concernant le private equity

Jo Marshall, Schroders

3 minutes de lecture

Nous décryptons dix notions qui sont fondamentales pour comprendre la classe d’actifs.

Auparavant domaine réservé des grands investisseurs institutionnels, les marchés privés deviennent de plus en plus accessibles.

Ils sont importants car ils peuvent procurer aux investisseurs des sources alternatives de performance, peuvent contribuer à diversifier un portefeuille dans la mesure où ils sont souvent moins corrélés aux classes d’actifs traditionnelles, et ont tendance à être moins volatils que les actifs cotés.

Si la nature des transactions est parfois complexe, la terminologie y afférente n’a pas à l’être. Nous démystifions ici dix notions essentielles pour permettre aux investisseurs de se familiariser avec les marchés privés.

1. Actifs privés: investissements qui ne sont ni cotés ni négociés en bourse.

En termes simples, il existe le private equity, qui désigne une participation dans une société non cotée, et la dette privée, qui désigne un prêt détenu par ou accordé à une société privée.

Les investisseurs en private equity espèrent qu’en investissant dans une société privée, ils seront en mesure d’accroître sa valeur – en apportant par exemple des gains d’efficacité – et de vendre leur participation à un stade ultérieur.

La dette privée quant à elle est généralement consentie à des entreprises ou des actifs qui requièrent des conditions de financement plus flexibles que celles accordées par les banques.

Les autres types d’actifs privés comprennent les infrastructures et l’immobilier.

2. Capital-risque: stratégie de private equity qui procure un financement minoritaire aux jeunes entreprises en démarrage à forte croissance en échange d’une participation au capital.

Il est généralement supposé que la majorité de la performance d’un portefeuille de sociétés financées par des véhicules de capital-risque proviendra d’une poignée d’entre elles obtenant des résultats hors pair.

3. Capital-développement: autre stratégie de private equity, dans le cadre de laquelle les investisseurs financent une entreprise en forte croissance mais plus mature, avec un potentiel de croissance supplémentaire significative, en échange d’une participation minoritaire dans l’entreprise.

4. Leveraged buyout: participation majoritaire dans/contrôle d’une entreprise bien établie en ayant recours à la dette pour financer l’opération (LBO).

5. General et Limited Partners d’un fonds de private equity: les General Partners (GP) sont des investisseurs professionnels responsables de la gestion du fonds. Ils engagent habituellement un montant initial plus faible pour créer le fonds, ont une responsabilité illimitée et perçoivent en général une commission de gestion (une partie du capital investi du fonds).

Les Limited Partners (LP) sont les investisseurs externes qui apportent le capital nécessaire à des investissements privés. Leur responsabilité se limite au montant qu’ils ont investi. Les GP travaillent souvent avec les LP, avec lesquels ils ont une relation établie.

6. Fonds fermés et fonds ouverts: le fonds fermé est la structure la plus courante pour les fonds axés sur le marché privé. Ils sont assortis d’une durée de vie fixe, généralement de 10 à 15 ans ou plus, durant laquelle il s’agit de lever, d’investir, de gagner et de distribuer des capitaux.

En revanche, les fonds ouverts n’ont pas de durée de vie définie, si bien qu’ils peuvent continuer à fonctionner, lever des fonds, investir, gagner et distribuer des capitaux jusqu’à leur fermeture active. Les montants investis ne sont pas bloqués pour la durée de vie du fonds: les investisseurs peuvent liquider leurs positions lors des «fenêtres de liquidité».

7. Liquide, semi-liquide et illiquide: bien que les marchés privés en général soient généralement jugés illiquides (c’est-à-dire que les investissements ne peuvent être achetés ou vendus aisément), les fonds concernés peuvent offrir différents degrés de liquidité.

Un fonds liquide et ouvert est rare sur les marchés privés. L’une des principales difficultés est que les gérants seraient tenus de conserver des niveaux élevés de liquidités pour répondre aux besoins de liquidité, ce qui serait susceptible de peser sur la performance.

Les fonds ouverts semi-liquides sont assortis de cycles de souscription et de rachat mensuels ou trimestriels. Ils utilisent souvent des outils tels que des plafonds de rachat ou la possibilité de suspendre les souscriptions et les rachats afin de permettre au gérant de mieux contrôler les liquidités au sein du fonds.

Les fonds fermés semi-liquides ont une période de vie définie mais offrent des fenêtres de liquidité périodiques pour un marché secondaire géré.

Les fonds fermés sont illiquides, mais les participations dans ces fonds peuvent être vendues par les investisseurs (Limited Partners) sur le marché secondaire.

8. Appels de fonds: les investisseurs dans des fonds d’actifs privés fermés apportent généralement des capitaux en fonction des besoins. Un appel de fonds désigne la demande du gérant aux investisseurs du fonds d’apporter des capitaux afin de réaliser des investissements et d’honorer les obligations du fonds telles que les dépenses et les frais. Un appel de fonds est généralement effectué formellement par écrit.

9. Primes – complexité et illiquidité: les actifs privés sont généralement assortis de périodes de détention de plusieurs années voire plus. L’illiquidité est souvent considérée comme un inconvénient par rapport aux investissements liquides; en conséquence, l’investisseur s’attend à être rémunéré par une prime de performance en contrepartie de l’illiquidité de son placement.

La prime de complexité désigne la surperformance que des actifs privés peuvent générer lorsque des compétences rares sont mises en œuvre pour gérer un investissement complexe. La nature de la prime de complexité diffère selon le type d’actif, mais les deux conditions que sont des compétences uniques et la complexité doivent être réunies pour espérer la percevoir.

10. ELTIF/LTAF: des évolutions réglementaires rendent les marchés privés plus accessibles aux investisseurs particuliers avertis ou aux personnes très fortunées. Parmi les exemples de nouvelles réglementations en Europe figurent le European Long Term Investment Fund («ELTIF») et, au Royaume-Uni, le Long Term Asset Fund («LTAF») en cours de préparation. Un ELTIF est un fonds fermé qui investit dans des projets à long terme et des petites et moyennes entreprises européennes. Un ELTIF vise à investir dans l’économie réelle au travers de projets destinés à contribuer à la reprise dans le sillage de la pandémie. Ces fonds peuvent éventuellement permettre aussi un co-investissement. Un co-investissement désigne la situation dans laquelle un investisseur prend une participation minoritaire dans une société aux côtés des gérants de private equity. En règle générale, un co-investissement entraîne des frais plus faibles et permet aux investisseurs d’investir dans des entreprises spécifiques plutôt que dans un véhicule de type «blind pool» (sans visibilité sur l’utilisation des capitaux) d’une durée de vie de 10 ans.

 

Lien