Eric Sturdza examine la consolidation du marché mondial des actions, évalue la performance du Sturdza Family Fund de même que le sentiment global positif qui a émergé fin septembre.
Les marchés boursiers mondiaux ont consolidé en septembre avec un premier mois négatif depuis mars 2020. Cette consolidation intervient après une progression inhabituelle des actions au cours de l'été, soit une période ininterrompue de deux mois de valeurs en hausse constante, particulièrement sur le segment de la technologie.
Cette consolidation, déclenchée dès le 2 septembre par ces mêmes grandes valeurs technologiques américaines, a initialement été attribuée à un épuisement des flux spéculatifs, dont certains ont même été attribués à des opérations en dérivés par Mr. Son, PDG de Softbank.
Parallèlement, les rendements des bons du Trésor américain se sont d’abord comprimés pour ensuite rebondir alors que le dollar se raffermissait, en phase avec son caractère de valeur refuge. Le pétrole est tombé sous les 40 dollars le baril, pour atteindre son plus bas niveau depuis fin juin. Ce mouvement en territoire «risk-off» n’a duré qu’un peu plus de deux semaines jusqu'à ce que de nouveaux signes de progrès dans le domaine médical, couplés à une vague de bonnes nouvelles sur l’activité commerciale, ne ravivent le sentiment général positif. En conséquence, les marchés boursiers mondiaux, reprennent un peu de vigueur en cette fin de septembre.
Notre perspective n'a pas radicalement changé depuis ces derniers mois. Les marchés financiers ont été soutenus par les trillions de liquidités supplémentaires injectés par les banques centrales, et des montants additionnels sont attendus de programmes gouvernementaux sous forme de soutien financier aux citoyens et entreprises. A notre avis, l'absence d'investissements sans risque générant des rendements réels positifs soutiendra vraisemblablement les marchés boursiers mondiaux en général et les sociétés de grande qualité en particulier, à court et moyen terme, ces dernières devenant la destination naturelle des liquidités excédentaires.
Du côté des fondamentaux, les risques politiques et géopolitiques sont ostensiblement en hausse alors que les États-Unis se préparent à une élection contestée et que les relations entre les États-Unis et la Chine continuent de se détériorer. Les investisseurs auront certainement les yeux rivés sur les publications de résultats pour tenter d’évaluer la force de la reprise économique.
L'ampleur des réductions d'impôts de M. Trump sur le bénéfice par action des sociétés américaines a été un catalyseur de la performance en 2017-2018, cette rentabilité supérieure justifiant les primes de valorisation importantes pour les actions américaines par rapport à celles d’autres régions. Un retournement partiel de la situation ferait certainement pression sur le bénéfice par action du S&P, à hauteur de 8% selon certains experts, un vent contraire supplémentaire à digérer une fois que le brouillard du covid sera dissipé.
Les risques géopolitiques émanant d'Extrême-Orient sont plus difficiles à quantifier, cependant la dépendance de nombreuses entreprises américaines clés aux marchés asiatiques - que ce soit du point de vue de l'offre ou de la demande - et l'importance de ces entreprises dans les indices boursiers américains, contribuent, selon nous, au risque global. Nous pensons que les investisseurs devront peut-être faire face à certains défis géopolitiques au cours des prochains mois.
Les marchés à court terme étant principalement dirigés par des notions d’offre et de demande de liquidité, il est hasardeux d’essayer d’anticiper la direction de ses prochains mois, de surcroît dû au calendrier politique chargé. Avec relativement peu de marge du côté des valorisations, outre stimulus fiscal, les catalyseurs pour une nette progression des marchés boursiers semblent s’affaiblir. Ainsi, notre appétit pour le risque se réduit marginalement, et nous restons relativement prudent face à l’incertitude, certes bien comprise par le marché, qui nous entoure. Nous restons bien entendu à l'affût d'opportunités cohérentes et spécifiques dans des entreprises de qualité et de croissance.
Au cours du mois de septembre 2020, le fonds a affiché une performance d’environ -1% (classe SI). En termes de rendement total, le portefeuille d'actions a chuté d'env. -2,47% alors que le portefeuille obligataire était stable avec un rendement de + 0,05% sur la période.
L’allocation globale de l’actif du Fonds est restée relativement stable jusqu’en septembre, les perspectives n’ayant pas beaucoup changé. Par conséquent, l’exposition actions du Fonds reste proche de 60% tandis qu’une partie des actifs est conservée «à portée de mains» pour saisir les opportunités si elles se présentent.