Cibler les entreprises de qualité et une croissance verte avec Mirova

Suzanne Senellart, Mirova

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Suzanne Senellart, gérante chez Mirova, nous donne sa vision sur l’ESG et sur les acteurs de la transition environnementale.

Maintenant que l’environnement est devenu une source de croissance structurelle, quelles sont les technologies vertes ou les nouvelles innovations qui se démarquent? 

Il est clair que la baisse spectaculaire du coût de l’énergie renouvelable a grandement contribué à l’innovation dans ce domaine. Il est passé d’environ 200 euros par Mégawattheure (MWh) il y a dix ans à environ 40 euros par MWh aujourd’hui. C’est là une révolution majeure - il s’agit d’une énergie renouvelable et bon marché, offrant des bénéfices environnementaux et économiques. Où que vous soyez dans le monde, vous pouvez installer des énergies vertes associées au stockage, devenir presque totalement indépendant des énergies fossiles, et gagner sur le terrain d’un mode de vie durable. Le changement commence avec son fournisseur d’énergie. Une énergie abordable, durable et locale. J’investis également dans des réseaux intelligents et des micro-réseaux qui permettent une plus grande capacité d’absorption et de stockage des énergies renouvelables. La trajectoire des dix dernières années porte également à croire que la prochaine révolution sera dans la mobilité. L’industrie automobile doit relever le défi de la réduction de ses émissions CO2 et de la pollution. Ce sont principalement les batteries qui sont envisagées comme solution de véhicule électrique, mais l’hydrogène pourrait devenir rapidement une autre solution innovante. Dans le transport ferroviaire également, il est possible d’abandonner les moteurs diesel au profit des moteurs à hydrogène. En effet, Alstom, le groupe français qui développe des équipements et des services pour le rail, lance déjà son premier train à hydrogène en Allemagne. Nous n’en sommes encore qu’à la phase naissante et de nombreuses technologies sont toujours en concurrence, raison pour laquelle nous suivons attentivement celles qui, selon nous, l’emporteront et, par conséquent, dans lesquelles nous investirons. Par ailleurs, il y a également les bâtiments verts. Les bâtiments résidentiels et commerciaux sont actuellement responsables de près de 40% des émissions de dioxyde de carbone. Donc, naturellement, s’il y a un moyen de les réduire, il y aura une diminution massive des émissions globales. Il est possible d’améliorer les bâtiments existants, tandis que les constructions plus récentes sont déjà sous certifications écologiques. Les nouveaux bâtiments ont une empreinte carbone neutre, voire positive, et intègrent des systèmes de contrôle et d’intelligence climatique.

Alors que les entreprises et les ménages sont moteurs pour la transition environnementale, comment estimez-vous l’impact sur la disponibilité de nouvelles idées et sur la croissance d’entreprises existantes?

C’est incroyable quand on pense que certains pays ont presque atteint une capacité de recyclage de 100% des plastiques. Et dans ce contexte, il s’agit souvent de savoir comment organiser ses processus industriels, depuis la collecte jusqu’au traitement. La Norvège et d’autres pays plus petits parviennent à cette réalité. Selon moi, donner à cela une portée véritablement mondiale dépend de l’engagement des grands groupes de consommation. Ainsi, des entreprises telles que Danone en France, mais plus généralement les grandes marques de consommation (Unilever par exemple), intègrent les impératifs environnementaux, et la manière dont les consommateurs incitent les entreprises à devenir plus durables. Bien sûr, les entreprises ont besoin de développement. En un sens, quoi de plus durable qu’une entreprise qui sera encore là dans dix ans? Mais, dans le même temps, les entreprises doivent réfléchir plus clairement à leur croissance durable. L’aspect vraiment positif, c’est que l’impulsion vient aussi du consommateur qui favorise la transition environnementale. Pour que les entreprises trouvent réellement leur raison d’être en matière de durabilité, il leur faut le soutien et la perspective du consommateur. Le régulateur joue également son rôle, mais ne peut tout faire seul. Je me souviens d’avoir discuté de stratégie durable avec Danone en 2010, des produits laitiers. Au cours des dix dernières années, l’entreprise a réussi l’innovation produit, pour offrir aux consommateurs des produits alternatifs, à base de protéine végétale, favorisant ainsi la transition vers un modèle économique plus durable. Une fois que vous investissez dans les entreprises qui sont bien préparées aux enjeux de développement durable - elles ont une bonne compréhension de leurs risques et opportunités, ont réduit leur impact environnemental et ont mis en place une stratégie environnementale solide - alors vous avez un élément central de la stratégie qui créera davantage de valeur environnementale et financière au cours des prochaines décennies.

Mirova Environmental Equity Fund
Lancé en 2007, le fonds investit au minimum 75% du portefeuille dans des entreprises dotées d’éco-activités, engagées à fournir des solutions en faveur de la transition environnementale, et au maximum 25% dans des entreprises ayant de bonnes pratiques environnementales qui se traduisent par de solides avantages concurrentiels. 
Compartiment de la SICAV de droit Luxembourgeois Mirova Funds, agréé par la CSSF. Natixis Investment Managers International est la société de gestion et a délégué la gestion du compartiment à Mirova.
Risques: perte en capital, concentration géographique, concentration du portefeuille, risque des marchés actions, risque lié à la taille de capitalisation des sociétés et au risque de change.

 

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