Depuis le début de l’année, les actifs risqués poursuivent leur tendance haussière, en dépit des tensions persistantes liées à la politique douanière de Donald Trump. Ce fameux «jour de la libération» en est un parfait exemple: après avoir provoqué une onde de choc sur les marchés financiers, les actifs risqués ont très rapidement rebondi, soutenus notamment par l’annonce d’une trêve de 90 jours et des discussions qui laissent entrevoir une issue plus positive dans les négociations tarifaires entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux. Néanmoins, les performances récentes laissent peu de marge d’erreur et les valorisations ne semblent pas refléter le climat d’incertitude persistant.
Les facteurs clés à surveiller:
- Les craintes d’un ralentissement économique mondial subsistent.
- Les prévisions de croissance des bénéfices n’ont baissé que modestement.
- Nouveau régime, nouveau mode d’emploi.
Bien que de nombreuses incertitudes persistent, il est essentiel de rester investis: la croissance ralentit mais reste positive, le cycle de désinflation offre désormais plus de visibilité en particulier en Europe, des mesures de relance monétaire et fiscales sont déployés dans diverses régions du monde et la réorientation des flux offre une nouvelle voie pour l’investissement au sein du Vieux Continent. Néanmoins, et compte tenu des valorisations élevées, il est fondamental de conserver des poches de liquidités pour naviguer dans ces marchés et saisir les opportunités lorsque celles-ci se manifestent.
Le crédit est-il encore attractif?
Bien que les primes de risques crédit se soient resserrées des deux côtés de l’Atlantique1, l’obligataire reste un actif incontournable dans une allocation pour sa capacité de génération de revenus, d’encaissement des coupons et de capitalisation. Sur le haut rendement plus particulièrement, les fondamentaux des émetteurs restent bien orientés selon nous: les taux de défaut restent contenus2 et les marges nettes se maintiennent à des niveaux confortables en Europe3.
Face à la volatilité récente, le haut rendement s’est montré résilient et constitue ainsi un matelas de performance à faible volatilité selon nous: le crédit reste donc le pilier central d’une allocation. En ce sens, constituer un portefeuille exposé à des émetteurs de qualité, ayant des niveaux de levier jugés raisonnables et affichant 4% à 6%4 de rendement constitue désormais une stratégie cœur.
Nul besoin de s’aventurer dans des dossiers trop complexes et sujet à des problématiques de refinancement pour trouver de la rentabilité puisque désormais même des signatures de qualité permettent d’obtenir un rendement considéré attractif. À ce socle peuvent s’ajouter des stratégies plus satellites, permettant d’optimiser le rendement potentiel embarqué des portefeuilles tout en tirant parti des dislocations significatives des marchés. Parmi celles-ci, nous pouvons citer: la sélection de titres au sein des notations plus basses et notamment les CCC, ou encore les subordonnées financières.
Comment investir en actions?
Bien que les valorisations élevées, en particulier sur les actions américaines, laissent peu de marge d’erreur aux investisseurs, la dispersion croissante offre selon nous des opportunités d’investissement dans certains segments bien identifiés:
- En Europe, face à une décote historique par rapport aux marchés américains, l’émergence des concepts de souveraineté, d’autonomie et de résilience présentent des opportunités d’investissement dans des secteurs tels que la défense, la technologie, l’industrie pharmaceutique, les infrastructures ou l’énergie.
- Aux Etats-Unis, le secteur technologique reste indispensable dans une allocation actions. Par ailleurs, la thématique de l’élargissement des performances devrait se perpétuer tout au long de l’année. En ce sens, la sous performance massive des valeurs défensives ouvre de nouvelles opportunités d’investissement, notamment sur le secteur de la santé.
Cet environnement sans précédent pour l’investisseur sera synonyme de fortes dispersions de marché: il faudra plus que jamais favoriser le travail d’analyse fondamentale et de sélection de valeurs, tant sur les marchés crédit qu’actions.
Pour consulter les perspectives macro-investissement 2025, cliquez ici.
1TIM, Bloomberg, données au 09/06/2025
2TIM, FactSet, Goldman Sachs Global Investment Research, données au 25/04/2025
3TIM, FactSet, Goldman Sachs Global Investment Research, données au 25/04/2025
4TIM, J.P. Morgan, Bloomberg Finance L.P, données au 06/06/2025.