L’émergence de l’économie numérique indienne constitue selon nous une opportunité d’investissement inégalée.
En 2020, Facebook, Google et Amazon ont annoncé des investissements de plusieurs milliards de dollars en Inde. Nous avions alors souligné que seuls quelques véhicules d’investissement étaient à la disposition des investisseurs. Cela devrait changer, en commençant par l’introduction en bourse de Zomato cet été, la première licorne1 indienne cotée.
Initialement plateforme de référencement et de critique de restaurants, Zomato est devenue une société de livraison de repas en 2016 et a acquis Uber Eats India en 2020. Opérant dans un quasi-duopole avec son concurrent Swiggy, Zomato est prête à saisir l’opportunité de la livraison de repas dans un pays où plus de 95% des repas consommés sont faits maison2. Son introduction en bourse a suscité beaucoup d’intérêt (elle a été 38 fois sursouscrite). La société a levé 1,26 milliards de dollars et a ouvert avec une prime de 53% par rapport à son prix d’émission3.
Avec plus de 63 start-up technologiques ayant franchi le seuil de la licorne4, un important réservoir d’introductions en bourse s’est constitué en Inde pour les trois prochaines années. Les start-up indiennes ont bénéficié d’un solide contexte de liquidité mondiale selon nous. Les investisseurs ont par ailleurs reconnu le sens de l’innovation et de l’entrepreneuriat, un environnement réglementaire favorable et surtout, le potentiel de l’économie numérique indienne. Avec l’introduction de forfaits 4G bon marché en 2015 par Jio, la branche télécom du conglomérat Reliance, l’Inde compte désormais près de 800 millions d’internautes, chiffre qui a doublé entre 2015 et 20205. L’Inde est déjà devenue un pays numérique, souvent qualifié de Next Digital Billion. Toutefois, l’économie numérique n’en est encore qu’à ses débuts car les taux de pénétration des services Internet restent très faibles. L’acceptation du numérique s’est néanmoins accrue grâce à l’innovation locale (la barrière du multilinguisme par exemple), aux réformes du gouvernement (la démonétisation a conduit les Indiens à adopter le paiement numérique), et plus récemment à la Covid-19. Alors que la classe moyenne indienne devrait connaître une croissance significative au cours de cette décennie (selon Bain, 500 millions d’Indiens intégreront la classe moyenne avant 2030), les opportunités pour les services Internet sont énormes. L’un des exemples les plus flagrants est le e-commerce, où la pénétration est de l’ordre de 5%, tandis qu’elle a atteint près de 50% en Chine et 35% en Corée du Sud5. Même si certains obstacles subsistent, l’adoption du e-commerce a connu une forte augmentation pendant la Covid-19, de nombreuses entreprises déclarant un doublement de leurs ventes en ligne. Selon Redseer, le volume brut des marchandises (GMV) du e-commerce devrait être multiplié par plus de 7 au cours des 10 prochaines années. En fait, Amazon a identifié l’Inde comme sa principale opportunité en dehors des États-Unis et a investi plus de 6,5 milliards de dollars depuis son entrée dans le pays en 2014. Le e-commerce n’est que la partie émergée de l’iceberg, avec des opportunités sur d’autres segments comme la fintech, l’edtech ou le logiciel en tant que service (SaaS).
La cotation de certaines sociétés Internet pourrait réellement constituer un point d’inflexion pour les actions indiennes. L’an dernier, les investissements du groupe des FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google) en Inde ont mis en lumière l’opportunité de l’économie numérique. La Covid-19 a joué un rôle d’accélérateur du changement numérique comme dans d’autres régions du monde, mais les investisseurs ne disposaient pas de suffisamment de véhicules d’investissement appropriés pour s’exposer à ce changement numérique. Les valeurs de l’économie numérique pèsent moins de 5% dans le MSCI India, contre 40% pour le MSCI China. Le timing est également assez intéressant. Alors que les sociétés Internet chinoises ont subi des pressions réglementaires cette année, les investisseurs ont cherché des opportunités de diversification de leur exposition.
Nous considérons l’Inde comme une proposition intéressante, à court et à long terme. Nous suivrons de près les prochaines introductions en bourse pour enrichir notre univers d’investissement.
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