En tant qu'investisseurs durables depuis plus de 20 ans, nous souhaitons naturellement que la Conférence des Parties sur le changement climatique soit un succès et qu’elle atteigne son objectif de mobiliser le monde entier en vue de réduire les émissions. De nombreux événements similaires ont déjà eu lieu et, quelle que soit l’issue de la COP26 qui se tiendra en novembre à Glasgow, nous allons continuer à connaître des bouleversements majeurs alors que des initiatives mondiales sont lancées pour répondre aux défis de la transition énergétique.

Le dernier rapport du Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC) des Nations unies a été clair sur les éléments scientifiques qui sous-tendent cette transition: nous devons réduire sensiblement les émissions dues à l'activité humaine au cours de la prochaine décennie (en les divisant approximativement par deux) pour limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale à un taux qui ne remette pas en cause sérieusement notre qualité de vie future. Les craintes habituelles face aux conséquences financières de cette situation ne tiennent pas compte du fait que toute inaction aura un coût incommensurable au point de freiner la croissance et le développement.

Nous restons convaincus qu’une réduction significative des émissions aura un impact sur l'ensemble de l'économie, notamment sur notre système énergétique et sur la manière dont nous chauffons et refroidissons les bâtiments, mais aussi sur les transports, les processus industriels, l'agriculture et l'utilisation des sols. 

Cette transition vers une économie très bas-carbone aura également un impact considérable sur les performances des investissements; c’est dans cette optique que nous construisons nos fonds Sustainable Future (SF), lancés dès 2001. Les entreprises qui contribuent à la transition énergétique devraient tirer leur épingle du jeu, alors que celles qui la freinent ou qui n'en affrontent pas les ramifications risquent de décliner durablement et de sous-performer au cours des dix prochaines années, voire après. 
 Délaisser les entreprises à forte intensité énergétique

Pour rester du bon côté de cette transition, nous avons décidé de délaisser des secteurs tels que l'extraction et la production de combustibles fossiles et, plus largement, les constructeurs de voitures à moteur à combustion interne, les compagnies aériennes et les entreprises à forte intensité énergétique, qui ne se préparent pas à un monde de plus en plus décarboné. A noter que nos fonds investissent en moyenne 28% de leurs actifs dans des entreprises améliorant l'efficacité des ressources et réduisant les émissions carbone dans des domaines comme la valorisation énergétique des déchets, la gestion intelligente de l'eau et l'augmentation des matériaux recyclés. Ils émettent également 68% de carbone en moins (sur la base des entreprises détenues) que les marchés dans lesquels ils investissent: nos valeurs favorites ont moins de coûts liés au carbone à répercuter sur leurs clients, ce qui signifie que leurs marges résisteront mieux au renforcement inévitable des réglementations dans ce domaine.

Notre thème «Augmenter la production d'électricité à partir de sources renouvelables», par exemple, privilégie les entreprises qui cherchent à réduire la part des combustibles fossiles dans leur production d'électricité et à accroître celles des sources d'énergie renouvelables, ce qui réduit les émissions carbone et offre un moyen économique de connecter la population à des sources d'énergie moins chères et plus fiables. 

Dans ce domaine, le fonds a initié une position sur US Solar Fund PLC, un producteur d'électricité renouvelable coté à Londres qui construit et exploite des parcs solaires aux Etats-Unis. Source de production d'électricité de moins en moins chère, l’énergie solaire peut désormais concurrencer sérieusement le gaz naturel issu de la fracturation. 

Pour notre thème «Améliorer l'efficacité de l'utilisation de l'énergie», il existe selon nous plusieurs façons de réduire le prix de l'énergie en réduisant le gaspillage et en limitant les émissions grâce à des modes d’utilisation optimisés. Cette tendance touche une multitude de secteurs de l'économie, notamment l'isolation des bâtiments, l'éclairage efficient, la climatisation à haut rendement énergétique, les déplacements et les processus industriels. L'une des positions du fonds dans ce domaine est SDCL Energy Efficiency Income Trust PLC, qui investit dans des projets ou des actifs qui diminuent la quantité d'énergie gaspillée, réduisant ainsi les factures d'énergie des utilisateurs et les émissions néfastes. 

La transition énergétique est également palpable dans les trois thèmes suivants:

• Construire des villes plus agréables: Nous avons récemment pris une position sur le constructeur américain de maisons NVR, dont 100% des maisons bâties en 2020 ont été vérifiées par un expert indépendant qui a reconnu qu’elles présentaient une efficience énergétique supérieure de 40% à celle de la maison moyenne construite cette année-là. 
• Rendre les transports plus efficaces: Nous avons investi dans des entreprises comme National Express au Royaume-Uni car nous pensons que des transports de masse sûrs et efficaces sont le meilleur moyen de réduire les embouteillages et les émissions dans nos villes. L'entreprise s'est engagée à ne plus jamais acheter de bus diesel au Royaume-Uni, à investir dans les batteries et l'hydrogène au cours des prochaines années et à s'associer au producteur de piles à combustible Ceres Power, qui figure également dans nos portefeuilles.
• Améliorer la gestion de l'eau: Le fonds est exposé à Ecolab, qui est le leader mondial des technologies permettant d'économiser des ressources essentielles comme l'eau et l'énergie, dans les secteurs de l'industrie et de l'hôtellerie. Des restaurants aux aciéries, les produits et les technologies d'Ecolab permettent de réduire considérablement la consommation et l'utilisation de l'eau et sont sources d’économies et de gains d'efficacité pour les clients.