Allocation d’actifs en 2025: entre optimisme et incertitudes

Nadège Dufossé, Candriam

2 minutes de lecture

L’année 2024 s’achève sur de grandes disparités économiques entre les régions. Quelles classes d’actifs privilégier pour aborder 2025?

 

Après une année de croissance mondiale timide, les disparités entre les régions se creusent. Aux Etats-Unis, l’activité reste robuste, tandis que l’Europe peine à retrouver son élan, et la Chine est freinée par une consommation décevante. Ces écarts, amplifiés par des tensions géopolitiques et l’incertitude politique dans plusieurs pays, influencent fortement les marchés financiers. En 2024, les investisseurs ont affiché un optimisme marqué envers le marché américain, tout en réduisant leur exposition aux actions européennes et émergentes. Ces tendances pourraient se prolonger en 2025 bien que des opportunités se dessinent dans des actifs actuellement sous-valorisés ou perçus comme risqués.

Notre allocation d’actifs début 2025

Notre scénario repose sur un atterrissage en douceur de la croissance mondiale notamment de l’économie américaine. En Chine, les mesures économiques annoncées fin 2024 peinent à produire les effets attendus. Tandis que, l’arrivée de Trump à la Maison Blanche soulève des interrogations : ses promesses de campagne – droits de douane, baisses d’impôts et déréglementation - pourraient redistribuer les cartes. Une politique modérée limiterait les impacts négatifs, mais des mesures plus dures pourraient peser sur la croissance mondiale et alimenter l’inflation.

Modérément positifs sur les actions

Dans ce contexte, nous privilégions les actions face aux obligations. Les marchés américains conservent notre faveur: malgré des valorisations élevées, la solidité de l’économie et des entreprises reste un atout. Nous augmentons notre pondération sur les valeurs cycliques qui devraient bénéficier d’une politique de Trump jugée favorable au marché domestique.

En Europe, nos perspectives sont plus réservées: les bénéfices attendus sont limités dans un contexte d’investissement et de gains de productivité moins dynamiques qu’aux Etats-Unis. L’Allemagne, toujours réticente à assouplir sa politique budgétaire, et des tensions commerciales avec les US ralentissent les perspectives de croissance. Il en est de même pour les marchés émergents. Les annonces de Trump et un dollar fort pourraient peser aussi sur cette région. Enfin, nous sommes également neutres sur le Japon.

Une approche sélective sur les obligations

Côté obligations, nous privilégions les titres gouvernementaux européens, notamment allemands: dans un environnement de croissance faible, leur stabilité offre une protection précieuse pour diversifier un portefeuille. À l’inverse, nous réduisons notre exposition aux obligations américaines long terme, tandis que le risque d’une hausse des taux subsiste en fonction des mesures mises en œuvre par Trump.

Sur le crédit, l’Europe reste plus attractive dans un environnement de taux1 bas et de écarts de taux plus élevés. Concernant la dette émergente, bien que les spreads soient significatifs, la performance dépendra de la politique américaine, notamment vis-à-vis du dollar et des droits de douane.

Le rôle central des devises

Le dollar américain s’est apprécié de plus ou moins 6% en 2024 par rapport à l’Euro2. Alors qu’un dollar faible aurait soutenu la compétitivité des entreprises américaines, les politiques défendues par Trump durant sa campagne devraient le faire monter. Ce paradoxe pourrait limiter son potentiel d’appréciation. Les devises, au cœur des négociations commerciales avec les principaux partenaires des Etats-Unis, resteront sous surveillance: un redressement économique en Chine pourrait renforcer le Yuan, tandis que le Yen pourrait également s’apprécier en réponse à une stabilisation du dollar.

Diversification et stratégies alternatives

Pour diversifier un portefeuille, l’or demeure un actif clé, même s’il a été pénalisé par la force du dollar et l’intérêt accru pour les cryptomonnaies. Toute baisse de son cours pourrait offrir des opportunités. Certaines stratégies alternatives, comme les approches «market neutral», tirant parti de la volatilité, ou le «risk arbitrage», axé sur les fusions-acquisitions, méritent également une attention particulière en 2025. Les solutions gérées par nos équipes devraient être en mesure de pleinement saisir les opportunités de cet environnement.

Conclusion

Le contexte économique semble enfin retrouver une certaine normalité, malgré les incertitudes qu’apporte l’administration Trump. Toutefois, la sensibilité de Trump aux marchés financiers pourrait rassurer, jouant un rôle de garde-fou contre des mesures trop extrêmes.


 

1Ecart entre le taux d’intérêt d’un emprunt donné et un taux de référence sur la même maturité.
2Source: Bloomberg.
 

 

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