Actions ou obligations: que choisir en tant qu’investisseur?

José Antonio Blanco, Swiss Life Asset Managers

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A court terme, les rendements obligataires devraient rester négatifs ou proches de zéro pour les emprunteurs ayant une bonne solvabilité.

Après un début de reprise, les effets de la pandémie continueront probablement de peser sur la croissance économique. L’inflation reste également très modérée, et les banques centrales veilleront à ce que les taux d’intérêt n’augmentent pas significativement.

Les investisseurs en quête de revenus auront donc du mal à retirer un rendement suffisant des seules obligations. En outre, la fuite dans des titres de moins bonne qualité s’accompagne de taux de défaut plus élevés, notamment en fin de cycle économique.

Des dividendes au risque de marché limité

Il importe donc de diversifier son portefeuille et d’y intégrer d’autres classes d’actifs. L’immobilier en est notamment une qui atteint encore de bons rendements. En cas de besoin rapide de liquidités, les actions d’entreprises versant des dividendes élevés constituent toutefois une solution de repli évidente pour les investisseurs.

Si les rendements des dividendes ne devraient pas retrouver de sitôt leur niveau d’avant-crise, nous pouvons partir du principe que les actions aux dividendes supérieurs à la moyenne continueront d’offrir un flux de revenus attractif.

Certes, certains effets doivent être pris en considération, comme le fait que les entreprises ayant sollicité une aide de l’Etat devront renoncer à verser des dividendes en 2020 et 2021. Le cercle de ces entreprises est cependant restreint, et le prix de leurs actions intègre déjà cet état de fait. Les attentes des marchés financiers en matière de dividendes se sont progressivement normalisées, comme en témoigne l’évolution des cours des futures sur dividendes durant les derniers mois.

Il est indiscutable que les actions à fort dividende sont nettement plus volatiles que les obligations. Si l’investisseur ne peut ou ne veut pas prendre le risque plus élevé lié aux actions, peut-il au moins obtenir une partie de ce mêmedividende?

La réponse est oui. Les investisseurs ne peuvent toutefois pas bénéficier des deux, à savoir percevoir la totalité des dividendes et ne prendre aucun ou quasiment aucun risque. Ils doivent donc accepter d’assumer un certain risque sur le marché des actions afin de participer aux dividendes.

Une couverture pour réduire le risque

Une possibilité de percevoir au moins une partie de ces dividendes tout en réduisant le risque global consiste à couvrir partiellement le portefeuille d’actions, par exemple au moyen de futures sur indices d’actions. L’avantage de cette approche est qu’elle est relativement simple et permet de concilier le risque avec ses propres prédilections. Le rendement du dividende d’un tel portefeuille couvert résulte de la différence entre les dividendes versés dans le portefeuille «à haut dividende» et les dividendes du marché qu’impliquent les prix des futures. Ce rendement du dividende sera inférieur à celui d’un portefeuille d’actions classique, mais offrira plus de sécurité grâce à la couverture.

La vente d’options pour un rendement supplémentaire

La vente de stratégies d’options sur des indices d’actions constitue une autre manière de générer plus de rendement. Il est largement établi que les marchés d’options sont structurellement déséquilibrés car, en moyenne, les investisseurs sont plutôt «allergiques» au risque. Cela signifie que la vente d’options devrait générer en moyenne un rendement supérieur au risque encouru. Toutefois, la vente d’options reste risquée: un moyen efficace de réaliser une partie de cette prime tout en maîtrisant le risque consiste à utiliser des futures pour «couvrir le delta» de la stratégie. Les derniers événements ont renforcé l’attrait de ces stratégies a augmenté, notamment en lien avec  la volatilité implicite des marchés, qui joue un rôle très important dans le prix de ces options.

Combinaison d’actions et d’obligations

Les investisseurs en quête de revenus doivent aujourd’hui chercher de nouvelles solutions, étant donné que les instruments à taux fixe traditionnels ne dégagent plus ou pratiquement plus de rendement. La combinaison d’investissements dans un portefeuille soigneusement diversifié composé d’actions à fort dividende et de stratégies appropriées pour la vente d’options constitue un moyen efficace d’y parvenir par des instruments liquides. Un tel portefeuille est certes plus risqué qu’un portefeuille obligataire de grande qualité, mais le risque peut être réduit grâce à des futures sur indices. En outre, la vente d’options permet d’obtenir un bon rendement supplémentaire. Les investisseurs ont ainsi la possibilité de générer des rendements plus élevés sans s’exposer à un risque supplémentaire excessif.