Chez Liontrust, une part essentielle de notre processus de gestion Sustainable Future consiste à identifier les domaines en croissance structurelle et à investir dans les entreprises qui participent de cette croissance. Ainsi, nous constatons que l’évolution des habitudes d’épargne, tant au Royaume-Uni que dans le reste du monde, continue d’offrir des opportunités.

Deux principales forces sont à l’origine de cette évolution: l’une démographique, car les gens vivent plus longtemps, et l’autre politique, puisque les pouvoirs publics et les employeurs continuent de faire porter aux individus la charge de l’épargne-retraite. Conscients de ce fait, nous avons dès 2018 ajouté à notre liste pour 2021 le thème Épargner pour l’avenir qui couvre l’évolution nécessaire vers des taux d’épargne plus élevés évoquée ci-dessus.

Notre postulat de départ est le fait indéniable que tous les continents, à l’exception de l’Afrique, sont confrontés au vieillissement de leur population. Si l’on prend l’exemple du Royaume-Uni, la proportion de la population âgée de 65 ans et plus devrait passer de 19% en 2019 à 25% en 2049. Sur cette période, la population totale devrait augmenter d’environ 11%, tandis que la population âgée de 65 ans et plus devrait croître de 50%.

Bien que la situation au Royaume-Uni soit difficile, elle se compare favorablement à celle d’autres pays puisque la proportion de la population européenne âgée de 65 ans et plus est d’environ 20% et devrait atteindre 30% d’ici 2040. En Espagne, ce phénomène se produit à un rythme inquiétant: alors que 13% seulement de la population était âgée de 65 ans et plus en 1989, ce chiffre est passé à 20% en 2019 et devrait atteindre 36% en 2049. La population espagnole dans son ensemble devrait se réduire de 4% entre 2019 et 2049, mais la proportion des plus de 65 ans devrait augmenter de 74%.

Grâce à l’amélioration des soins médicaux et, plus généralement, du niveau de vie, les gens vivent plus longtemps à la retraite, ce qui pèse de plus en plus sur les systèmes publics de retraite: le Forum économique mondial, sur la base des données de Mercer, a prédit que le déficit lié à l’épargne-retraite atteindrait 400 000 milliards de dollars en 2050 (sur la base d’une croissance annuelle de 5%) si aucune mesure n’est prise pour augmenter les taux d’épargne dans leur ensemble.

En ce qui concerne les prestations versées par les pouvoirs publics, il est largement admis que les jeunes ne bénéficieront sans doute pas de pensions aussi généreuses que celles d’aujourd’hui et, dans le scénario le plus pessimiste, il n’est pas exclu que dans certaines régions, l’État ne verse aucune pension du tout. Cette situation se traduit par un allongement de la vie active, avec des gouvernements qui augmentent progressivement l’âge de la retraite. Au Royaume-Uni, il a pendant de nombreuses années été de 65 ans pour les hommes et de 60 ans pour les femmes, mais il est passé à 66 ans pour les deux en 2020 et passera à 67 ans en 2028, puis suivra ensuite l’évolution de l’espérance de vie.

Nous avons également assisté à des changements majeurs dans les régimes de retraite privés au Royaume-Uni, avec un abandon des régimes traditionnels à prestations définies financés par l’employeur au profit de régimes individuels à cotisations définies. Bien que ces deux types de régimes soient désignés comme étant des régimes «d’employeur», cela cache une très forte disparité des niveaux d’épargne. Une enquête sur la richesse et les avoirs de l’Office for National Statistics, portant sur la période 2014-2016, a révélé un «bas de laine» médian raisonnablement élevé d’environ 114'000 livres sterling. Cependant, si l’on creuse un peu plus, on constate que la moyenne est de 110'000 livres sterling pour les 29% de personnes qui ont la chance de bénéficier d’un régime de retraite professionnel à prestations définies, contre 26'000 livres sterling pour les 14% de personnes ayant souscrit une pension personnelle et seulement 7000 livres sterling pour les 22% de personnes bénéficiant d’un régime professionnel à cotisations définies.

La source de la plupart de nos thèmes d’investissement durable se trouve dans des données tout aussi préoccupantes, et celui-ci ne fait pas exception. Il est en effet évident que les entreprises qui aident les particuliers à épargner et à investir pour leur avenir jouissent d’un potentiel de croissance considérable, ainsi que de solides atouts sur le plan du développement durable. Notre principal objectif est d’évoluer vers un monde plus propre, plus sain et plus sûr, mais il faut que les individus soient en assez bonne santé et aient les moyens financiers d’en profiter, notamment parce que leur retraite dure beaucoup plus longtemps qu’avant. Les données de l’Office for National Statistics de 2015 montrent qu’un homme de 65 ans a 50% de chances de vivre jusqu’à 87 ans et une femme 50% de chances de vivre jusqu’à 90 ans, et ces chiffres devraient continuer à augmenter parallèlement à l’innovation dans les soins de santé (un autre de nos thèmes durables).

Face à cette nécessité urgente d’augmenter le taux d’épargne, nous identifions plusieurs façons d’investir dans notre thème Épargner pour l’avenir: nous détenons par exemple des assureurs et des gérants de fortune dans les fonds de la gamme Sustainable Future, et les plateformes d’investissement nous semblent également constituer une opportunité particulièrement intéressante. Parmi ces plateformes, nous détenons des positions dans les sociétés britanniques Hargreaves Lansdown et AJ Bell, ainsi que dans la société américaine Charles Schwab. Nous avons également acquis la société suédoise Avanza en 2020, qui continue à gagner des parts de marché grâce à une technologie de pointe et un excellent service clientèle.

Dans l’ensemble, les avantages que procurent ces entreprises sont incontestables: des coûts d’investissement réduits, une administration plus facile et la possibilité pour leurs clients particuliers d’investir dans des classes d’actifs autrement inaccessibles. Un des inconvénients évidents est que, sans conseil, les particuliers peuvent parfois prendre de mauvaises décisions financières (même si certains diront que ce n’est pas plus le cas que pour les investisseurs professionnels) et il serait négligent de ne pas mentionner ici la récente affaire GameStop, où certains utilisateurs ont utilisé les plateformes d’investissement davantage comme des casinos que comme des outils d’épargne à long terme.

En conclusion, nous pensons que partout dans le monde, les gouvernements continueront à inciter les particuliers à épargner davantage. Nous sommes donc optimistes quant aux perspectives d’investissement de notre thème Épargner pour l’avenir et nous tablons sur la poursuite de cette forte croissance pendant de nombreuses années.