«Nous n’investissons que dans les meilleurs»

ODDO BHF Asset Management

2 minutes de lecture

Avantages concurrentiels nets et exclusion de secteurs. Entretien avec Pascal Riégis, gérant de fonds chez ODDO BHF AM.

ODDO BHF Europe Avenir est un fonds de petites et moyennes capitalisations européennes. En quoi se distingue-t-il? 

Pascal Riégis, gérant du fonds ODDO BHF Avenir Europe: Nous n’investissons que dans les meilleures entreprises dont la capitalisation peut aller jusqu’à 10 milliards d’euros au moment de l’achat. À nos yeux, ce sont les entreprises dotées d’un avantage concurrentiel et d’un petit quelque chose en plus; il peut s’agir d’une technologie, d’une marque ou d’un réseau, par exemple. N’importe quoi qui rende l’entreprise unique et difficile à copier par les autres. Ces entreprises ont la particularité d’être exposées non seulement à leur marché domestique, mais aussi à l’international. En moyenne, plus de la moitié des revenus des entreprises du portefeuille proviennent de l’extérieur de l’Europe. Ce n’est pas un critère de sélection, mais il caractérise presque systématiquement les entreprises que nous privilégions. 

Comment identifiez-vous ces entreprises?

Pascal Riégis: Grâce au travail d'équipe. Notre équipe de gestion se compose de quatre membres qui travaillent dans le même bureau. C’est ensemble que nous nous entretenons avec les entreprises, que nous discutons des opportunités et que nous prenons les décisions d'investissement. Nous sommes tous des généralistes, et nous considérons cela comme un avantage, puisque chacun s’occupe de tout. Cela nous permet de faire moins d’erreurs. La spécialisation est bien présente en-dehors de l'équipe, au niveau des analystes, dont nous exploitons les travaux. Au total, notre univers se compose d’environ 2’000 actions. Parmi celles-ci, nous considérons qu’un peu plus de 300 correspondent à notre philosophie d'investissement. 

Mais elles ne sont pas toutes dans le portefeuille?

Pascal Riégis: Non, le portefeuille ne contient que 40 à 45 titres. Dans la sélection des valeurs, nous prenons en considération les fondamentaux classiques, en particulier la valorisation. Pour chaque entreprise, nous développons un scénario du meilleur et du pire. De cette manière, nous évaluons le potentiel d’appréciation du titre si tout va bien, et son potentiel de baisse si les conditions se dégradent. L’objectif de cette approche est d’isoler les meilleurs profils de rendement/risque, avec la priorité de réduire le plus possible les pertes. Pour nous, il est important que même dans les secteurs cycliques, les entreprises soient capables de résister aux récessions, et qu’elles puissent quand même générer des bénéfices et des cash-flows disponibles dans les phases de marché défavorables.

L’allocation sectorielle du fonds est très différente de celle de l’indice de référence. Est-ce une caractéristique de la stratégie?

Pascal Riégis: En effet, nous excluons plusieurs secteurs de notre univers d’investissement, certains pour des raisons éthiques, d’autres pour des raisons stratégiques. Les secteurs restants sont donc d´avantage pondérés. Quoi qu’il en soit, nous ne procédons jamais à des paris macroéconomiques. Indépendamment de la phase du cycle, le portefeuille comporte environ deux tiers de valeurs cycliques et un tiers de titres non cycliques, ce qui correspond à la structure du marché. De plus, nous n’avons pas de préférence pour un style d'investissement particulier. Au contraire, nous avons tout à disposition pour bien nous en sortir dans toutes les phases de marché. 

Quels sont les secteurs que vous excluez?

Pascal Riégis: En 2003, pour des raisons éthiques, nous avons décidé de ne plus investir dans les entreprises en lien avec le tabac, l’alcool, les jeux d’argent, le charbon et l'énergie nucléaire; en 2019, nous l’avons formalisé dans le prospectus du fonds. D’autre part, certains secteurs ne présentent aucun intérêt pour notre stratégie : c’est le cas par exemple des compagnies aériennes, des entreprises de construction, des banques, des assurances ou des activités liées au pétrole, au gaz et aux matières premières, dans lesquelles nous n’investissons jamais. Parmi les secteurs défensifs, les acteurs des télécommunications, des services aux collectivités, de l’immobilier ou du commerce de détail ne conviennent pas non plus à notre approche.

Et quels secteurs reste-t-il?

Pascal Riégis: Dans les activités cycliques, nous apprécions surtout la technologie, l’industrie et certaines entreprises de biens de consommation cyclique. Dans les secteurs défensifs, ce sont les biens de consommation de base et la santé qui sont le plus représentés dans le portefeuille. Comme l’allocation géographique, l’allocation sectorielle du fonds résulte de la sélection des titres.