Le réchauffement climatique ne devrait pas dépasser 1,5 °C d’ici 2050. Tel fut l’objectif fixé lors de l’accord de Paris sur le climat de 2015, ratifié par la plupart des États. En cas de dépassement de la limite de 1,5 degré, les conséquences du changement climatique risquent de devenir incontrôlables. Sur cette voie, il y a deux paliers importants à atteindre. Premièrement, une réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre liées à l’énergie pour atteindre 23 gigatonnes d’ici 2030 au lieu d’environ 37 gigatonnes (enquête 2021). Deuxièmement, il faut atteindre le «Net zéro» d'ici 2050. Cela signifie qu’il ne faut plus émettre davantage de gaz à effet de serre que les réservoirs de carbone naturels et techniques ne peuvent en stocker.

Pour atteindre ces objectifs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime qu’il est nécessaire d’investir dans des technologies respectueuses de l’environnement ou «Green Energy», qui passeront de 1,75 billion d’USD en 2023 à 4,5 billions d’USD, soit 4 500 milliards d’USD d’ici 2030. Les investissements devraient donc croître de 15% par an. Cette feuille de route permet de diviser par deux les investissements dans les sources d’énergie fossiles sans pour autant compromettre la sécurité de l’approvisionnement en énergie.

L’AIE appelle ce scénario «NZE», Net Zero Emissions ou zéro émissions nettes. Seul le scénario NZE génère zéro émission nette en 2050 et est compatible avec l’objectif climatique de 1,5 °C (cf. graphique ci-dessous).  

L’AIE a créé deux autres scénarios moins ambitieux:

Le scénario «Announced Pledges Scenario» (APS) part du principe que tous les États qui ont annoncé des objectifs de neutralité carbone en matière d’émissions de gaz à effet de serre les mettent en œuvre de manière sérieuse et commencent à le faire de manière cohérente au cours de cette décennie. Dans ces conditions, des investissements dans des technologies environnementales propres de 3,2 billions d’USD d'ici 2030 sont nécessaires. Cela correspond à une croissance annuelle d’environ 9%. D’ici 2030, les investissements dans les énergies fossiles sont susceptibles de baisser d’environ 30%.

Selon l’AIE, une mise en œuvre prévue du scénario APS réduirait les émissions mondiales de gaz à effet de serre d’environ 70% à 12 gigatonnes d’ici 2050 (cf. Figure 2). L’augmentation de la température moyenne mondiale en 2100 s’élèverait à environ 1,7 °C.

Le «Stated Policies Scenario» (Steps) part du principe que les directives mondiales actuelles en matière de protection du climat seront maintenues. Les investissements dans des technologies respectueuses de l’environnement seraient estimés à 2,15 billions d’USD, ce qui équivaudrait à une croissance annuelle de 3% et donc à peu près à la croissance économique mondiale. Dans ce scénario, les investissements dans les énergies fossiles restent inchangés à environ un billion d’USD.

Dans le scénario STEPS, les émissions mondiales de gaz à effet de serre diminueraient de 13% d’ici 2050. Cela entraînerait une augmentation des températures moyennes mondiales d’environ 2,5 °C d'ici 2100.

Les investissements dans les technologies environnementales propres (énergie éolienne, énergie solaire, pompes à chaleur, mobilité électrique, etc.) croissent d’ici 2030, quels que soient les trois scénarios décrits.

Si l’objectif de 1,5 °C en matière de protection du climat est poursuivi de manière cohérente (scénario NZE), cela conduira même à une croissance de plus de 15% d’ici 2030 dans toutes les technologies environnementales propres, ou à des investissements supplémentaires de 2,7 billions d’USD. Même le scénario STEPS conduit à une croissance, mais pas à une croissance supérieure à la moyenne par rapport à l’économie mondiale.

Une chose est sûre: la mise à disposition et le développement de la «Green Energy» constituent une grande tendance. Cette hausse est également due au fait que les coûts de production de l’électricité basés par exemple sur le vent et le soleil sont aujourd’hui souvent moins chers que la production d’électricité traditionnelle à partir du charbon, du gaz ou de l’énergie nucléaire. Ces avantages en matière de coûts par rapport à l’électricité produite à partir d’énergies fossiles devraient continuer d’augmenter, car les énergies renouvelables deviennent de plus en plus avantageuses et le CO2 est taxé dans de nombreux  pays.  

Les investisseurs doivent se poser la question suivante: Dans les années à venir, dans quelle mesure la communauté mondiale va-t-elle accélérer la protection climatique? Le potentiel de croissance des différentes technologies environnementales varie en fonction du scénario.

De plus, il convient de prendre des décisions d’investissement en consultant des analyses fondamentales fondées spécifiques à l’entreprise. En effet, toutes les entreprises actives dans le domaine des technologies environnementales n’empruntent pas la voie d’une croissance rentable. Il est essentiel de savoir si les rendements du capital sont supérieurs au coût du capital à moyen terme.