Tokyo chute de 1,98% en clôture, à cause de la Turquie

AWP

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Le Nikkei lâche 440,65 points et descend clairement sous les 22'000 points.

La Bourse de Tokyo a fini en forte baisse lundi, gagnée par la fébrilité, à l’instar des autres places financières mondiales, devant la chute de la monnaie turque sur fond de crise diplomatique entre Ankara et Washington.

A l’issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a lâché 1,98% (-440,65 points) à 21’857,43 points, au plus bas depuis un mois, et l’indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a perdu 2,13% (-36,66 points) à 1’683,50 points.

Sur le marché des changes, la livre turque est tombée dans les premières heures en Asie à un nouveau plus bas historique face au dollar (7,2362 livres), avant de se reprendre un peu.

Ce plongeon qui dure depuis plusieurs jours déstabilise les autres devises, avec notamment un renforcement du yen, valeur refuge: le dollar valait ainsi au moment de la clôture de la place tokyoïte 110,28 yens, contre 111,00 yens vendredi, et l’euro descendait à 125,62 yens, contre 127,20 yens, après avoir déjà nettement reflué auparavant.

Ces mouvements sont défavorables à l’achat d’actions de groupes exportateurs japonais, d’autant que l’activité est plutôt faible sur la place nippone en ce début de semaine de congés traditionnels dans l’archipel.

«La situation turque va probablement être le thème dominant de la semaine», ont commenté dans une note les analystes d’Okasan Online Securities. «Le +Turkey choc+, provoqué par de fortes baisses de la livre, alimente les craintes d’une contagion aux institutions financières en Europe», ont-ils souligné.

La banque centrale de Turquie a annoncé lundi qu’elle prendrait «toutes les mesures nécessaires» pour assurer la stabilité financière, alors que le président Recep Tayyip Erdogan accuse Washington d’avoir fomenté un «complot politique» contre son pays.

Les tensions entre les deux nations, qui ont pris des sanctions réciproques contre des responsables gouvernementaux, sont notamment liées au sort d’un pasteur américain, Andrew Brunson, détenu par Ankara.

«On ne voit pas comment les problèmes entre la Turquie et les Etats-Unis vont se résoudre», souligne Shoji Hirakawa, de l’institut de recherche Tokai Tokyo, cité par l’agence Bloomberg. «Les investisseurs s’inquiètent de la possibilité que cela devienne une crise financière européenne, avec pour corollaire un renforcement du yen», ajoute-t-il.

Sur le front des valeurs, la couleur rouge a largement dominé, notamment dans le secteur bancaire: Mitsubishi UFJ Financial Group a décroché de 2,77% à 650,9 yens et Mizuho Financial Group de 1,28% à 192,5 yens.

Même morosité dans l’automobile, où Toyota a cédé 2,10% à 6.805 yens et Honda 2,85% à 3.272 yens. Seul Suzuki, qui avait plongé la semaine dernière après la révélation d’une affaire de falsification des tests de contrôle de pollution de certains véhicules, a résisté à la débâcle, affichant un gain de 1,45% à 7.163 yens.

Les titres technologiques ont aussi été délaissés, à l’image de Nintendo (-2,24% à 35.680 yens), Sony (-2,21% à 5.917 yens) ou encore des fabricants de composants Murata (-4,62% à 17.220 yens) et TDK (-5,24% à 10.650 yens).

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