Enquête sur la filiale belge de Worldline soupçonnée de blanchiment

AWP/AFP

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«La société aurait traité des paiements au bénéfice d’entreprises ayant des activités illégales et pour lesquelles les règles en matière de blanchiment n’auraient pas été respectées», explique le parquet de Bruxelles.

Le parquet de Bruxelles a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête ciblant la filiale belge du groupe français Worldline, soupçonnée de blanchiment d’argent, une conséquence des investigations d’un consortium de médias sur les pratiques douteuses de ce spécialiste des paiements.

«La société aurait traité des paiements au bénéfice d’entreprises ayant des activités illégales et pour lesquelles les règles en matière de blanchiment n’auraient pas été respectées», écrit le parquet dans un communiqué.

Les soupçons de la justice belge découlent des articles publiés mercredi par une vingtaine de médias internationaux, dont les quotidiens Le Soir et De Standaard, ayant eu accès à des documents et données internes confidentiels sur Worldline.

Ce groupe coté à Paris est un maillon essentiel de la chaîne des paiements. Il se rémunère en commissions sur le flux de paiements versés à ses clients, des marchands physiques et en ligne.

Selon l’article du Soir, au cours de la dernière décennie, «Worldline a opéré, en toute impunité, des milliards d’euros de paiements frauduleux ou contraires à l’éthique pour le compte des pires acteurs du commerce en ligne: arnaqueurs, casinos illégaux, groupes pornos controversés, sites de prostitution et réseaux de blanchiment présumés».

Et parmi toutes les filiales du groupe disposant d’une licence pour opérer les paiements en ligne, «la belge a les pratiques les plus douteuses et les procédures de conformité les plus lâches», poursuit le quotidien belge.

L’enquête, baptisée «Dirty Payments» (paiements sales), a été coordonnée par le réseau European Investigative Collaborations (EIC), dont fait aussi partie le site français Mediapart.

Elle a eu pour effet de faire chuter l’action Worldline, tombée sous les 3 euros mercredi, très loin des sommets de l’été 2021, à plus de 85 euros. Vendredi après-midi elle valait environ 3,10 euros (-9% par rapport à la clôture de la veille).

Mercredi soir, le directeur général de Worldline Pierre-Antoine Vacheron a déploré, lors d’une conférence à destination des analystes financiers, que son groupe ait été «attaqué par une violente campagne médiatique».

«Depuis 2023, le groupe a renforcé son cadre de gestion des risques liés aux commerçants afin d’en assurer la totale conformité aux lois et réglementations», avait réagi la société dès la parution des premiers articles.

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