Marchés en Asie: le pétrole grimpe, le marché soupèse le conflit Iran-Israël

AWP

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A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 1,26%, à 38.311,33 points, et l’indice élargi Topix a gagné 0,75%, à 2.777,13 points.

Les cours du pétrole modèrent leurs gains lundi en Asie, suspendus à l’offensive aérienne israélienne contre l’Iran, dont le marché soupèse l’impact, tandis que le dollar se raffermit, retrouvant son rôle de valeur refuge émoussé ces derniers mois.

Vers 06h30 GMT, le cours du baril de WTI américain grimpait de 0,71%, à 73,50 dollars, et celui du baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,51%, à 74,61 dollars.

Les prix modèrent leur progression après avoir flambé jusqu’à 13% vendredi en raison du lancement de l’offensive israélienne contre l’Iran. Lundi, Téhéran a tiré des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, en réponse à des frappes israéliennes qui ont atteint le territoire iranien pour la quatrième nuit consécutive.

«Lorsque les tensions au Moyen-Orient s’intensifient, l’impact sur l’économie mondiale et les marchés passe par le prix de l’énergie», mais même avec l’envolée de vendredi, «les cours du pétrole ne font que retrouver leur niveau du début d’année» après plusieurs mois de repli, a tempéré Thomas Mathews, analyste de Capital Economics.

Or, les pays producteurs de l’Opep, qui se préparaient déjà à augmenter encore leur offre d’or noir, «disposent d’importantes capacités de réserve pour compenser toute perte de production due au conflit. Il faudrait probablement une escalade substantielle et des dommages réels aux infrastructures énergétiques du Golfe pour que les prix augmentent encore», a-t-il expliqué.

L’évolution du marché dépendra de «l’existence de perturbations physiques réelles de l’approvisionnement mondial», alors que, pour l’heure, «les installations pétrolières et gazières touchées en Iran semblent davantage axées sur l’approvisionnement du pays, plutôt que sur le marché d’exportation», a noté Michael Wan, analyste de la banque MUFG.

Les investisseurs guettent aussi «une perturbation du détroit d’Ormuz, point d’étranglement par lequel transite un tiers de l’ensemble des approvisionnements maritimes mondiaux en pétrole et en gaz», mais «il s’agirait probablement de la mesure la plus extrême que l’Iran pourrait prendre (...) qui pourrait entraîner une flambée des prix au-dessus de 100 dollars le baril», a-t-il averti.

Enfin, dernier point surveillé: «l’implication des Etats-Unis dans le conflit», a souligné M. Wan.

Bourses fébriles

Dans ce contexte, les Bourses asiatiques font preuve de fébrilité.

A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 1,26%, à 38.311,33 points, et l’indice élargi Topix a gagné 0,75%, à 2.777,13 points. Le marché japonais a été aidé par l’affaiblissement du yen face à un dollar revigoré par les tensions géopolitiques, un yen amoindri favorisant les titres des groupes exportateurs.

La Bourse de Séoul a progressé de 1,80%, se hissant à un nouveau sommet depuis janvier 2022, dopé par l’espoir d’une politique économique favorable du nouveau président Lee Jae-myung.

Sydney a fini à l’équilibre et Taipei a cédé 0,10%. Vers 06H30 GMT, l’indice Hang Seng abandonnait 0,11%, tandis que l’indice composite de Shanghai grignotait 0,07%.

Les Bourses européennes ont ouvert prudemment: Paris +0,29%, Londres +0,19%, Francfort 0,29%. En Suisse, le SMI perdait par contre 0,36%.

«Alors que la situation au Moyen-Orient se tend, la Bourse japonaise devrait rester marquée par l’attentisme», d’autant que les négociations commerciales entre Tokyo et Washington restent toujours en suspens avant un sommet du G7, avertissent les experts de Tokai Tokyo Intelligence.

Or, «les négociations semblent être au point mort», attisant l’incertitude, ajoutent-ils. Les dirigeants du G7 doivent se réunir jusqu’à mardi au Canada.

Le dollar ferme à nouveau

Vers 06h30 GMT, le dollar progressait de 0,10% face à la monnaie japonaise, à 144,19 yens pour un dollar. Le billet vert avait bondi en début d’échanges à 144,75 yens.

La robustesse de la devise américaine depuis le début des frappes israéliennes vendredi «suggère que le dollar conserve son caractère de valeur refuge face à certains types d’événements alimentant l’aversion (des investisseurs) pour le risque», a estimé Jonas Goltermann, analyste de Capital Economics.

Pour autant, «les effets des frappes pourraient être de courte durée, du moins en l’absence de nouvelle escalade», le marché tournant son attention vers une décision de la banque centrale américaine (Fed) attendue mercredi, a-t-il ajouté.

Autre valeur refuge face aux incertitudes, l’or avait nettement grimpé vendredi, mais il était victime lundi de prises de bénéfices, cédant 0,5% à 3.415 dollars l’once.

Une filiale d’Adnoc, compagnie nationale d’hydrocarbures des Emirats arabes unis, a proposé de racheter l’intégralité du groupe énergétique australien Santos, le valorisant à 18,7 milliards de dollars américains. L’annonce a brièvement fait bondir l’action de Santos de quelque 15% à la Bourse de Sydney. Il a gagné 11,49% à la clôture.

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