L’ordre économique mondial «est en train de se fracturer», a alerté lundi la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, jugeant que cela pouvait néanmoins aussi favoriser l’euro face au dollar qui domine aujourd’hui.
«L’économie mondiale a prospéré sur la base de l’ouverture et du multilatéralisme, soutenus par le leadership américain» et par la prédominance du dollar, a-t-elle déclaré lors d’une conférence par la Hertie School (photo).
«Cet ordre mondial s’est avéré extrêmement bénéfique pour l’Union européenne (...) mais aujourd’hui, il est en train de se fracturer», a-t-elle ajouté, faisant référence notamment à la politique protectionniste menée par les Etats-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.
Menacée par la guerre commerciale initiée par son premier partenaire, l’Union européenne est en négociations avec l’administration américaine pour limiter la hausse des droits de douane et amortir l’impact sur son industrie.
«Tout changement de l’ordre international qui entraînerait une baisse du commerce mondial ou une fragmentation en blocs économiques serait préjudiciable» à l’économie européenne, a prévenu la présidente de la BCE dans un discours.
Toutefois, ces évolutions pourraient «ouvrir la voie à un rôle international accru pour l’euro», a-t-elle plaidé, alors que celui-ci n’est que la deuxième monnaie dans le monde --ne représentant que 20% des réserves de change-- loin derrière le dollar américain (58%).
Améliorer le rôle international de l’euro pourrait d’après elle «booster la demande européenne», «protéger l’Europe contre des flux de capitaux plus volatils», et permettre à l’Europe de «mieux contrôler son propre destin».
Pour cela, l’Union européenne devrait «s’engager fermement en faveur du libre-échange», renforcer son unité et «parler d’une seule voix», a-t-elle ajouté.