Le moral des investisseurs en Allemagne a connu une forte embellie en mai qui compense en partie la dégringolade d’avril, dopé par la formation du nouveau gouvernement et les perspectives d’apaisement du conflit douanier avec Donald Trump.
En mai, le baromètre mensuel de l’institut économique ZEW s’est élevé à 25,2 points, soit une hausse de 39,2 points sur un mois.
Les analystes de la plateforme Factset s’attendaient, plus prudents, à ce que cet indicateur très scruté par le milieu des affaires atteigne 8,9 points.
Cependant, il ne parvient pas à retrouver son niveau bien plus élevé de mars, avant la chute d’avril causée par l’annonce de Donald Trump concernant une avalanche de droits de douane américains, qui ont été en partie suspendus depuis.
Ce mois-ci, «la formation du nouveau gouvernement fédéral, les évolutions dans le différend douanier, ainsi qu’un taux d’inflation qui se stabilise contribuent à ce regain d’optimisme», analyse Achim Wambach, président du ZEW.
L’enquête a été menée auprès de 191 analystes entre le 5 et l2 mai, coïncidant avec les débuts de chancelier du conservateur Friedrich Merz, en coalition avec les sociaux-démocrates.
Les milieux d’affaires misent sur ses promesses de baisses d’impôt et de réduction de la bureaucratie pour relancer l’économie allemande, qui pourrait stagner en 2025 après deux années consécutives de récession.
Les investisseurs espèrent aussi que l’UE et l’Allemagne parviendront à négocier une sortie au conflit douanier, le président américain ayant décrété en avril une pause de 90 jours pour la plupart des barrières commerciales adoptées.
Selon le baromètre du ZEW, presque tous les secteurs connaissent une amélioration en mai, notamment la banque, l’industrie automobile et chimique en crise et la production de métaux, de machines et d’acier.
Les sondés parient également sur un rebond de la demande intérieure dans les six prochains mois pour relancer la première économie européenne, tandis que l’inflation en Allemagne a ralenti à 2,1% en avril sur un an, se rapprochant ainsi de la cible de la Banque centrale européenne, qui continue son cycle de baisse des taux.
En revanche, les sondés maintiennent un jugement négatif sur la situation actuelle, l’autre composante de l’indice ZEW restant quasi-stable à un niveau bas en mai, à -82,0 points, soit la valeur la plus faible parmi les pays étudiés de la zone euro.