Les récents bouleversements de la politique commerciale américaine accroissent les risques pesant sur les marchés financiers et peuvent sérieusement affecter l’économie, malgré la solidité du secteur bancaire, a prévenu lundi un haut responsable de la BCE.
Les marchés financiers, où se négocient les actions, obligations et autres devises, ont récemment connu «les turbulences financières les plus importantes depuis la pandémie» de Covid-19, a déclaré le vice-président de la Banque centrale européenne Luis de Guindos lors d’une audition devant le Parlement européen.
Ces fortes variations «pourraient devenir chaotiques», notamment si elles sont amplifiées par «le poids croissant des institutions financières non bancaires», comme les fonds d’investissement ou les assureurs, moins strictement régulés que les banques traditionnelles.
Si le secteur bancaire européen reste «résilient», soutenu par un solide coussin de capitaux et de liquidités, «ces évolutions appellent une surveillance attentive», a-t-il mis en garde.
Au-delà de susciter un emballement de la sphère financière, «les conflits commerciaux pourraient poser des défis tant pour les ménages que pour les entreprises, se traduisant par une augmentation du risque de crédit pour les banques comme pour les acteurs non bancaires», a-t-il ajouté.
De plus, «une combinaison de croissance plus faible et de besoins accrus en dépenses publiques pourrait accentuer les pressions sur les finances des Etats» dont certaines sont déjà très tendues, a-t-il ajouté.
La Banque centrale européenne est responsable de la stabilité des prix - maintenir l’inflation à 2% est son unique objectif - mais elle s’inquiète si la stabilité financière se dérègle car cela peut influer sur les prix.
En avril, l’institut a abaissé ses taux pour la sixième fois d’affilée, espérant contrer l’effet des tensions commerciales exacerbées avec les États-Unis qui menacent la croissance.
Ce processus qui pourrait se prolonger, selon Luis de Guindos, qui s’est dit confiant dans la trajectoire descendante de l’inflation, malgré les tensions commerciales.