USA: ralentissement brutal des embauches dans le privé en février

AWP/AFP

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L’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab indique 77’000 créations nettes d’emploi le mois dernier, contre 186’000 en janvier et alors que les analystes en attendaient 148'000.

Les embauches dans le secteur privé ont connu un fort ralentissement en février aux Etats-Unis, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi, qui cite le contexte politique comme facteur.

Le mois dernier, 77’000 créations nettes d’emploi ont été enregistrées, d’après cet indicateur, contre 186’000 en janvier (chiffre révisé à la hausse).

Les analystes s’attendaient à un bien moindre ralentissement, avec autour de 148’000 créations, selon le consensus publié par MarketWatch.

«Le rythme des embauches a ralenti à son plus faible niveau depuis juillet, et des emplois ont été supprimés dans les secteurs du commerce, du transport, de la santé et de l’éducation», selon le communiqué.

Nela Richardson, cheffe économiste d’ADP, évoque l’impact potentiel des «incertitudes liées à la politique et du ralentissement des dépenses de consommation».

«Nos données, combinées avec d’autres indicateurs récents, suggèrent que les employeurs hésitent à embaucher le temps d’avoir une idée claire du nouveau contexte économique», ajoute-t-elle dans le communiqué.

Les chiffres de l’emploi privé sont considérés comme un baromètre plus ou moins fiable des chiffres officiels, qui seront publiés vendredi.

Les analystes de Pantheon Macroeconomics, toujours très critiques à l’égard de cet indicateur, jugeant sa marge d’erreur trop élevée, estiment ainsi dans une note que «le faible chiffre de février devrait être largement ignoré».

«Le chiffre de février est bas, plus bas qu’attendu, mais pas catastrophique», relèvent de leur côté les analystes de HFE, soulignant que «le monde n’avait pas arrêté de tourner après les 36.000 créations d’emploi du mois de juillet».

«Un ralentissement n’est pas un crash», insistent-ils: «Pour l’instant, les entreprises ne licencient pas leurs travailleurs, elles ont simplement mis sur pause leurs embauches.»

Depuis février, plusieurs indicateurs ont montré que l’économie américaine, globalement florissante encore en fin d’année 2024, commençait à vaciller depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Le président est notamment en train d’augmenter fortement les taxes sur les importations.

La confiance des consommateurs a plongé, les dépenses des ménages ont diminué, les industriels se sont inquiétés de l’impact de ces nouveaux droits de douane sur leur activité.

Mardi, le patron du géant américain de la distribution Target, Brian Cornell, a indiqué que son entreprise pourrait devoir augmenter le prix de certains fruits et légumes «dans les prochains jours».

Désormais frappé par 25% de droits de douane, le Mexique en est un fournisseur majeur.

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