Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui réunit notamment le Ministère de l’économie et la Banque de France, a fait état lundi d’une «bonne résilience» du système bancaire et financier français en dépit de la volatilité alimentée par la politique du président américain Donald Trump.
«Les risques pesant sur la stabilité financière sont en hausse» mais «le Conseil a constaté le très bon niveau de capital et de liquidités des acteurs bancaires et assurantiels français, ce qui est une force dans le contexte actuel», a indiqué le Ministère de l’économie et des finances après la réunion du HCSF, qui s’est tenue dans la matinée.
Le HCSF, instance de surveillance du système financier français dont il vise à garantir la stabilité et la capacité à contribuer au financement de l’économie, a notamment souligné qu’«on ne constate pas en France de restrictions sur l’offre de crédit» et qu’il reste même «une marge de manoeuvre importante pour la production du crédit à l’habitat», a précisé la même source lors d’un point téléphonique avec la presse.
Le HCSF n’a donc pas modifié les règles régissant l’octroi des crédits immobiliers et a maintenu à 1% le taux de la réserve de protection de crédit (aussi appelé «coussin de fonds propres contracyclique»).
Cette règle impose aux banques de constituer des réserves supplémentaires de capital par rapport aux exigences internationales, destinées à être mobilisées pour maintenir l’offre de crédit en cas de ralentissement de l’activité économique.
Le HCSF a en revanche décidé de ne pas prolonger un autre dispositif instauré en août 2023 pour une durée de deux ans: le «coussin pour le risque systémique sectoriel».
Ce dispositif consistait à imposer à des banques très exposées à des entreprises très endettées de mettre de côté des réserves de capital supplémentaires, en plus des fonds propres déjà exigés par les réglementations bancaires internationales.
Le HCSF a «décidé de supprimer cette mesure», l’estimant désormais superflue (car les grandes entreprises très endettées sont désormais un peu moins endettées, ou parce que les banques ont légèrement ajusté leur exposition) mais aussi «dans un souci de simplification de l’architecture des normes», a expliqué une source de la Banque de France lors du point téléphonique.
Le Haut Conseil précise toutefois dans son communiqué qu’il «continuera à surveiller le risque de concentration de l’endettement et se tient prêt à réintroduire une mesure macroprudentielle en cas de nouvelle matérialisation de ce risque».