L’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) a clôturé sa procédure à l’encontre de la plateforme de cryptomonnaies Dohrnii et son fondateur et ancien directeur Dadvan Yousuf. Le régulateur a constaté que la fondation et son dirigeant ont exercé des activités commerciales sans disposer des autorisations correspondantes.

Dans ce contexte, la Finma a prononcé à l’encontre de M. Yousuf une interdiction générale d’exercer pour une durée de cinq ans, selon un communiqué publié mercredi. Elle a notamment constaté que Dohrnii et son fondateur ont agi en tant que groupe et exercé sans droit une activité de maison de titres. La fondation a opéré indûment comme intermédiaire financier, alors que le fondateur a accepté sans autorisation des dépôts du public en tant que particulier.

L’enquête de la Finma avait été ouverte en mai 2022, afin de clarifier les faits suite à l’émission d’un jeton baptisé DHN au printemps 2021, dans le cadre d’un «initial coin offering» (ICO). Ce dernier devait permettre d’accéder à une plateforme d’apprentissage et un marché sur lequel les utilisateurs auraient pu acheter des produits et services et les payer avec le jeton. Or la plateforme n’a jamais été opérationnelle.

La procédure de la Finma a révélé que la fondation avait vendu des jetons à quelque 500 particuliers pour environ 3 millions de francs. De son côté, le fondateur a vendu des jetons à titre privé pour 3,2 millions. A partir de 2019, il a également accepté des fonds d’environ 1,5 million de la part d’une vingtaine d’investisseurs.

Décrit comme le «Krypto-King», le jeune entrepreneur Dadvan Yousuf, né en 2000, est soupçonné d’escroquerie multiple par métier et fait actuellement l’objet d’enquêtes pénales du Ministère public bernois. Mi-mars 2023, le tribunal cantonal de Zoug avait déjà déclaré la fondation Dohrnii en faillite pour surendettement.