BNS: vers une plus forte régulation du secteur hypothécaire

AWP

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La Banque nationale suisse envisage des mesures ciblées pour l’investissement résidentiel.

La Banque nationale suisse (BNS) continue de surveiller de près le secteur immobilier et hypothécaire. Face aux risques dans ce domaine, l’institut d’émission a indiqué jeudi «envisager» des mesures ciblées pour réguler davantage les prêts accordés à l’investissement résidentiel.

Les taux bas en vigueur depuis plusieurs années ont amorti l’impact de la crise financière mondiale et stabilisé l’inflation, mais favorisé l’émergence de risques, a constaté la banque centrale helvétique dans son rapport annuel sur la stabilité financière.

La forte hausse du volume des crédits hypothécaires et des prix de l’immobilier sur plusieurs années a ainsi conduit à des déséquilibres dans ce secteur en Suisse.

Les mesures prises par les régulateurs helvétiques en 2012 et 2014 ont permis de contenir ces déséquilibres notamment pour les propriétaires, mais les risques se sont accrus dans le secteur de l’investissement résidentiel, où le danger de correction des prix «a considérablement augmenté», a averti la BNS.

En cas de persistance des taux bas, ces risques pourraient encore s’accumuler, les banques étant tentées d’accorder plus de crédits hypothécaires pour contrer la pression sur leurs marges et la rentabilité.

La BNS estime donc nécessaire «d’envisager des mesures ciblées» pour les prêts au secteur de l’investissement immobilier.

Accroissement des risques

L’institut d’émission va continuer à «surveiller de près» les développements dans le secteur des crédits hypothécaires, du marché immobilier et dans la prise de risque des banques. La BNS va ainsi évaluer régulièrement le besoin d’ajuster le volant anticyclique.

Le vice-président de la BNS a pointé du doigt les dangers que courent les banques axées sur le marché suisse. «Les principaux risques auxquels elles sont exposées proviennent toujours des marchés hypothécaire et immobilier», a remarqué Fritz Zurbrügg, selon le texte de son discours prononcé à Berne.

M. Zurbrügg a constaté que ces établissements - des banques cantonales mais aussi des établissements coopératifs comme Raiffeisen - «ont continué d’accroître en 2017 les risques» auxquels ils sont exposés. Ces derniers ont en effet augmenté «de manière marquée» leurs volumes de prêts hypothécaires.

Au vu de la pression sur leur marge d’intérêt, les établissement orientés sur le marché helvétique «seront fortement incités à accroître leur prise de risque», a constaté M. Zurbrügg. Malgré ce constat, le vice-président de la BNS a relevé que ces banques demeurent solidement capitalisées et seraient capables de couvrir leurs pertes en cas de crise.

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