Créer de l'alpha dans le Sud-Est asiatique

Anne Barrat

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Tour d’horizon avec Alan Richardson, gérant du fonds EdR Fund Asean Equity.

L’association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean), forte de dix pays au profil allant d’économies émergentes à développées sinon matures, offre une diversité qui rime avec croissance et équilibrage des risques. Le dynamisme interrégional renforce la capacité de la zone à démultiplier les impacts positifs des fondamentaux macro-économiques mondiaux. Tous les éléments sont donc réunis pour générer de la performance. Un tour d’horizon avec Alan Richardson, gérant du fonds EdR Fund Asean Equity.

Avec un produit régional brut de 2'554 milliards de dollars, soit plus que celui de la France (2'465 milliards de dollars en 2016), l’Asean compte des économies aussi hétérogènes que Singapour, la Thaïlande ou le Vietnam. Ce qui lui permet d’offrir d’un côté un secteur financier et bancaire solide, de l’autre de la main d’œuvre très concurrentielle, qui attire des flux financiers importants d’investisseurs asiatiques, de Chine et de Corée notamment, pour des projets de développement industriels liés aux infrastructures, à l’énergie ou aux biens de consommation.

C’est dans cet environnement économique très favorable, affichant des taux de croissance similaires à ceux de la Chine il y a encore peu (8%, contre 6% aujourd’hui), que s’inscrit le fonds Edmond de Rothschild Fund Asean Equity. Lancé en juillet 2017, il bénéfice de l’expérience de son grand frère coréen, géré par Samsung Asset Management, qui existe depuis plus de dix ans. Comme lui, il cible des sociétés à fort potentiel de croissance des résultats, qu’il achète au prix le plus bas de la valorisation pour les revendre rapidement (la détention moyenne d’une position dans le fonds est de cinq mois), dès que le momentum est passé.

«J’investis dans des sociétés qui ne sont couvertes que par un nombre limité d’analystes. Ceci me permet de créer de l’alpha avant que les bons résultats de ces sociétés ne soient intégrés dans le cours, explique Alan Richardson. Le niveau d’alpha du fonds depuis que je le gère illustre l’efficacité de cette approche, précise-t-il. Pour ce qui concerne les valorisations, elles ne sont plus à des niveaux historiquement bas tels que ceux observés en 2016. Cependant, les récentes révisions à la hausse des résultats laissent entrevoir une appréciation des cours des valeurs de qualité.»

Le gérant adopte une approche bottom up et flexible avec une prédilection pour les petites et moyennes valeurs. Cependant, à l’heure actuelle, le fonds détient une part importante de large caps en raison de la surpondération du secteur financier. Les grandes capitalisations représentent 71% du fonds, les small et mid caps respectivement 13,8% et 12,3% à fin 2017. Le fonds fait, comme son benchmark le MSCI AC Asean, une large place au secteur financier et bancaire (46,8%), privilégiant une approche sectorielle plutôt que géographique. Le mot d’ordre est la croissance à prix raisonnable (GARP, Growth At Reasonable Price). Autant dire que sur l’univers d’investissement de référence de 5000 valeurs, une sélection active des 174 sociétés qui composent le fonds, dont aucune ne représente plus de 10%, est opérée pour offrir une performance de 16% en 2017, qui pourrait atteindre 20% en 2018. Les valeurs préférées sont les financières, ou encore les biens de consommation non impactés par l’e-commerce.

«La conjoncture pour 2018 et 2019 est positive, quelles que soient les corrections techniques que peuvent connaître les marchés, comme celles de vendredi dernier. L’Asie du Sud-Est offre aux fonds qui suivent ses marchés des perspectives de croissance à deux chiffres à la fois solides et pérennes», ajoute Alan Richardson.