Qui a raison: les marchés ou le FMI?

Wilfrid Galand, Montpensier Finance

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Depuis 2018, le FMI a diminué ses prévisions de croissance des échanges internationaux. L’OMC se montre encore plus prudente.

Depuis quelques semaines, le marché espère une reprise du cycle économique, alors que les prévisions économiques pour 2019 sont abaissées par les organismes officiels. Depuis octobre 2018, le FMI a ainsi diminué ses prévisions de croissance mondiale pour 2019 de 3,8% à 3,4% et de 4% à 3,6% ses prévisions de croissance des échanges internationaux. Sur ce dernier point, l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) est encore plus prudente puisqu’elle évalue à 2,6% la croissance des échanges mondiaux en 2019.

Or ces deux éléments sont étroitement liés. Le plan de relance massif en Chine fin 2008, dans un environnement favorable au libre-échange 8 ans après l’entrée de l’Empire du Milieu dans l’OMC, a permis dès 2009 le décollage du commerce mondial à un rythme annuel de +12% et le démarrage du cycle de croissance actuel, que les banques centrales, via leurs injections massives de liquidités – bien aidées il est vrai par la relance fiscale de Donald Trump décidée fin 2017 – ont permis de prolonger le cycle de croissance jusqu’à ce jour.

Les PMI pour l’industrie manufacturière indiquent que les principaux
acteurs de ce secteur anticipent une contraction sensible de leur activité.

La baisse du rythme des échanges sur la planète se mesure avant tout dans la léthargie de la production manufacturière dans le monde entier, et en premier lieu en Allemagne, patrie du modèle de développement par l’excellence industrielle et l’exportation. Les derniers indices avancés PMI pour l’industrie manufacturière outre-Rhin indiquent ainsi que les principaux acteurs de ce secteur anticipent toujours une contraction sensible de leur activité dans les prochains mois. La Corée, autre pays baromètre de l’industrie mondiale, voit ses exportations de semi-conducteurs baisser depuis le début de l’année.

Malgré ce manque d’entrainement, l’espoir demeure. En effet, notre indicateur MMS mesurant le Momentum économique au niveau mondial montre depuis quelques semaines l’arrêt de la dégradation de l’activité et même un léger rebond, en raison notamment de la bonne tenue de la consommation. Le début de la saison des résultats aux Etats-Unis et en Europe est – pour l’instant – globalement conforme aux attentes, et ne marque pas de point d’inflexion baissier significatif quant aux perspectives d’activité.

Momentum économique monde, un redressement à confirmer

Sources: Montpensier Finance / Bloomberg au 23 avril 2019

Pour que cette tendance se confirme, un rebond du commerce mondial – et de l’activité manufacturière dans son sillage – est indispensable. Les nouvelles des négociations commerciales en cours entre la Chine et les Etats-Unis semblent encourageantes, et pourraient déboucher sur un accord d’ici fin mai. En cas de plan d’envergure, la croissance et le commerce mondial devraient réaccélérer, entrainant les économies les plus ouvertes – et en premier lieu l’Europe – et confirmant le rebond actuel des marchés.

En cas de déception, il existe des plans B: Renforcement du plan de relance chinois ou accord bi-partisan au Congrès américain pour relancer les investissements dans les infrastructures, faites vos jeux!