Nouvelles opportunités?

Sandro Occhilupo, Decalia Asset Management

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La croissance économique mondiale demeure solide et les niveaux d'activité sont élevés à tous les niveaux.

 

En dépit de l’augmentation des risques géopolitiques (p. ex. montée des tensions au Moyen-Orient, sanctions américaines contre la Russie avec des frappes aériennes en Syrie, guerres commerciales), nous avons décidé de maintenir notre attitude constructive sur les marchés financiers mondiaux. En effet, tout en reconnaissant les risques économiques liés à une montée potentielle du protectionnisme dans le monde, nous estimons toutefois qu'il est encore trop tôt pour évaluer – et donc pour quantifier – l'impact de telles mesures (pour autant qu'il y en ait) à l'avenir. Notre scénario macro-économique de base prévoit donc toujours un résultat négocié sur ce sujet, sans plus d’impact significatif de l’escalade rhétorique potentielle et de tensions géopolitiques (qui restent contenues) qu'une augmentation de la prime de risque pour la plupart des classes d'actifs. C'est la raison pour laquelle, après avoir déjà augmenté le mois dernier la probabilité de notre scénario de baisse, pour tenir compte des nouvelles incertitudes macro-économiques et de ce que nous considérons comme une période plus agitée pour les actifs risqués, nous nous en tenons, dans l'ensemble, à notre dernier point de vue.

«L'inflation sous-jacente reste sous contrôle,
en deçà des objectifs des Banques centrales.»

En résumé, malgré une récente tendance au ralentissement, la croissance économique mondiale demeure solide et les niveaux d'activité sont élevés à tous les niveaux. De plus, l'inflation sous-jacente reste sous contrôle, en deçà des objectifs des Banques centrales, avec uniquement des pressions à la hausse modérées à prévoir, suite à la hausse des prix des matières premières. Dans ce contexte, nous nous attendons à ce que le récent «resserrement accommodant» des politiques monétaires mondiales se poursuive, ce qui laisse présager une normalisation graduelle (en fonction des chiffres). En conséquence, la plupart des indicateurs de risque du marché se sont maintenant stabilisés autour des niveaux moyens sur trois ans, ce qui ne n’indique plus de complaisance (excessive) de la part des investisseurs.

Suite aux dernières turbulences des marchés, nous restons sélectivement constructifs sur les actions mondiales. La volatilité accrue semble devoir durer, mais nous conseillons de rester investis de manière plus diversifiée (secteur & style), tout en prenant des bénéfices de façon opportuniste, conservant ainsi une allocation «neutre» en actions. D'une part, des fondamentaux solides assortis de politiques monétaires accommodantes, une dynamique positive des résultats, des niveaux de valorisation moins exigeants et un positionnement plus sain des investisseurs sont autant de facteurs de soutien des perspectives à court terme. D'autre part, on ne peut pas ignorer non plus les risques de vente liés aux tensions géopolitiques croissantes, au ralentissement de la croissance économique mondiale, à l'inflation et aux taux, à la suprématie du secteur des technologies FAANG (Facebook, Amazon, Apple, Netflix et Google) et aux erreurs de politique potentielles des Banques centrales. Par conséquent, nous continuons à prévoir une hausse irrégulière des actions cette année, reflétant la croissance positive des bénéfices sous-jacents.

«L'euro devrait encore bénéficier
de sa valorisation relative plus attractive.»

En ce qui concerne les placements à revenu fixe, nous maintenons notre position, étant donné qu'à notre avis 2018 devrait marquer un tournant dans les politiques monétaires mondiales. Par conséquent, malgré la hausse récente des rendements tant nominaux que réels, nous voyons toujours un risque de baisse par rapport aux niveaux actuels. Cela dit, nous conservons les bons du Trésor américain à 10 ans comme protection contre les turbulences géopolitiques et, grâce à la faiblesse du dollar américain, nous trouvons toujours de la valeur dans les obligations des marchés émergents libellées en monnaie locale.

Sur le marché des changes, malgré un écart de taux plus important, nous maintenons notre préférence pour l'EUR par rapport au CHF et au USD. En effet, le premier devrait encore bénéficier de sa valorisation relative plus attractive (PPP), de l'excédent des comptes courants européens et du repositionnement des investisseurs. Quant aux matières premières, nous conservons une position sur l'or en tant que couverture contre les risques politiques et les anticipations d'inflation, tout en maintenant notre vision positive sur le pétrole. Enfin, dans le segment Alternatif, nous continuons à privilégier aussi bien les stratégies non corrélées dans les «hedge funds» (c'est-à-dire market neutral, arbitrage) et les investissements en Private Equity et en Dette.