L’économie mondiale à un point d’inflexion

Communiqué, J. Safra Sarasin

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La volatilité des marchés devrait rester élevée et les marchés actions seront confrontés à des turbulences plus fortes au second semestre 2019.

Au cours du premier semestre 2019, la croissance économique mondiale a continué de ralentir, l’activité commerciale et manufacturière demeurant sous pression. Bien que le secteur des services ait jusqu’à présent été largement isolé dans la plupart des pays, une courbe de rendement inversée suggère que les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par la possibilité d’une récession généralisée. Il est également probable que l’incertitude élevée concernant la politique économique continuera de peser sur la croissance mondiale.

«Bien que le risque de récession mondiale ait clairement augmenté, nous ne prévoyons pas qu’elle se produise au cours des 18 prochains mois», a commenté Dr Karsten Junius, Chief Economist de la Banque J. Safra Sarasin. «Notre point de vue est étayé par de timides signes de redressement du cycle des stocks manufacturiers. Il y a une limite au niveau d’intensification des guerres commerciales que le Président Trump peut se permettre s’il veut se faire réélire et la politique macroéconomique devrait s’assouplir nettement».

La politique monétaire et budgétaire ira de plus en plus à contre-courant de politiques commerciales perturbatrices. La fonction de réaction de la Fed semble être devenue plus sensible aux «risques externes»: elle a assoupli sa politique sur cette base en juillet et devrait probablement recommencer avant la fin de l’année. L’assouplissement de la politique monétaire américaine permet à d’autres banques centrales de mener une politique plus accommodante qu’elles ne l’auraient fait autrement.

Le dollar américain devrait continuer d’être bien soutenu, en particulier face à l’euro, tandis que le franc suisse et le yen devraient bien se comporter grâce aux écarts de taux réels et au statut de valeur refuge. Nous nous attendons à ce que la Banque nationale suisse réduise les taux d’intérêt de 25 pb afin d’augmenter l’écart par rapport au taux de dépôt de la BCE. Le renminbi s’est affaibli à la suite de l’échec des négociations commerciales mais nous pensons qu’il se redressera lorsque les futures données macroéconomiques montreront des signes plus clairs d’amélioration.

«Le monde est à un point d’inflexion et les prochaines semaines détermineront si les décideurs retourneront à la table des négociations ou s’ils déclencheront une nouvelle détérioration du climat économique, qui se reflète dans les turbulences du climat de la planète», a ajouté Dr Jan Amrit Poser, Chief Strategist and Head of Sustainability de la Banque J. Safra Sarasin. «Les investisseurs doivent garder leur sang-froid, faire confiance aux cycles naturels et être sélectifs. Nous continuons d’adopter une stratégie d’allocation plus défensive, privilégiant les obligations de grande qualité, l’or et les secteurs actions tels que la santé, les biens de consommation de base et l’immobilier».

Principales recommandations d’investissement de la Banque pour le reste de l’année 2019:

  • La volatilité des marchés devrait rester élevée et les marchés actions seront confrontés à des turbulences plus fortes au second semestre 2019.
  • Les cours des marchés obligataires ont déjà intégré d’importants assouplissements monétaires supplémentaires. Nous pensons toujours que certaines obligations souveraines des marchés émergents ont du potentiel, soutenu par des taux d’intérêt réels à court terme élevés et une dynamique favorable du marché des changes.
  • Au niveau des actions, nous sommes surpondérés aux États-Unis et en Suisse, et préférons les secteurs défensifs tels que la santé, les biens de consommation de base et l’immobilier.
  • Nous nous attendons à ce que le dollar américain, le franc suisse et le yen restent forts.

La recherche fondamentale de la Banque a identifié les tendances à long terme qui façonneront le monde des affaires, comme la croissance démographique, l’urbanisation et une économie à faibles émissions de carbone. C’est pourquoi elle recommande d’investir dans des entreprises dotées de technologies de rupture durables dans des domaines comme les énergies renouvelables, la gestion de l’eau, la valorisation du CO2, l’agriculture urbaine et l’impression 3D.

Résumé des principales prévisions

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