L’intérêt pour les actions des marchés frontières

Nigel Turner, Forum Finance

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Une classe d’actifs qui mérite sa place dans les portefeuilles.

Les actions des marchés dits «frontières» sont rarement présentes dans les allocations d’actifs bien qu’elles présentent de nombreuses caractéristiques qui mériteraient que l’on y prête plus d’attention. En raison de la difficulté croissante à pouvoir construire des portefeuilles véritablement diversifiés, nous pensons que la recherche de solutions d’investissement présentant moins de corrélation à l’intérieur d’une même classe d’actifs a pris une importance accrue ; les actions des marchés frontières font clairement partie de cette catégorie d’actifs.

Parmi les principaux arguments qui plaident en faveur de cette classe d’actifs, on peut citer les valorisations attrayantes, les fondamentaux solides, la faible corrélation aux autres marchés et la participation limitée des investisseurs étrangers. Le fait que les actions de ces marchés soient peu recherchées par les analystes représente également un facteur de soutien et surtout une source significative d’alpha pour un gérant actif. D’un point de vue démographique, les populations sont jeunes, et les économies figurent parmi les plus dynamiques. Les réformes d’ordre politique, économique ou relatives aux marchés de capitaux représentent un autre aspect à ne pas négliger, surtout si elles contribuent à promouvoir un pays frontière dans l’univers des marchés émergents. 

Les économies des marchés frontières
ont été relativement moins affectées par la pandémie.

La performance des marchés frontières en 2020 peut être qualifiée de décevante, compte tenu de la résilience des résultats des sociétés listées; au cours du premier semestre 2020, les bénéfices se sont effectivement beaucoup moins contractés que dans les autres régions. L’écart de valorisation s’est ainsi encore creusé, à la fois en termes historiques et aussi relativement aux autres marchés. Selon un spécialiste de ces marchés, on peut expliquer cette sous-performance principalement par de moindres soutiens fiscaux et monétaires, en termes de pourcentage du PIB, et par une absence du secteur de la technologie dans l’indice MSCI Frontier Markets.

De manière générale, les économies des marchés frontières ont été relativement moins affectées par la pandémie, même si cette observation ne s’applique pas à certains secteurs, en premier lieu à toutes les activités liées au tourisme. Malgré la crise sanitaire, les PIB de pays tels que le Vietnam, l’Egypte et le Sri Lanka seront restés positifs en 2020 et les prévisions pour 2021 sont très encourageantes, avec des taux de croissance du PIB de l’ordre de 7% à 8% pour certains de ces pays.

Sur la base des éléments précités, les investisseurs devraient être rassurés par les bonnes perspectives des actions des marchés frontières. Dans un contexte où les valorisations de nombreux segments de marché sont considérées comme élevées, le retard affiché par les marchés frontières, en termes absolus et relatifs, représente une bonne opportunité d’investissement. Sur le long terme, les fondamentaux finissent toujours par prendre le dessus et le potentiel de rattrapage des marchés frontières nous paraît trop élevé pour l’ignorer.

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