L'Europe connaîtra une récession plus profonde que les Etats-Unis

Tiffany Wilding & Gene Frieda, Pimco

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Il est beaucoup plus difficile d'organiser un atterrissage en douceur de l'économie si l'offre potentielle de biens et de services a été détruite ou ne réagit plus à la hausse des prix.

Suite aux retombées de la guerre en Ukraine, il est presque certain que l'Europe connaîtra une récession plus profonde que les Etats-Unis. L'économie britannique semble également particulièrement vulnérable en raison de ses liens commerciaux étroits avec l'Europe et de sa dépendance plus générale à l'égard des importations d'énergie et d'électricité. Malgré cela, les taux d'intérêt, tant dans la zone euro qu'au Royaume-Uni, devraient finir par être beaucoup plus élevés que ce à quoi on devrait s'attendre pour des économies dont la politique neutre et les taux de croissance potentiels sont faibles.

Il est beaucoup plus difficile d'organiser un atterrissage en douceur de l'économie si l'offre potentielle de biens et de services a été détruite ou ne réagit plus à la hausse des prix. La BCE et la BoE semblent n'avoir d'autre choix que d'aggraver le choc énergétique sur la production en détruisant encore plus la demande. Les mesures de relance budgétaire et la dépréciation des monnaies rend la tâche d’autant plus difficile. Et c'est, de manière centrale, la raison pour laquelle la politique monétaire pourrait finir par être beaucoup plus restrictive au Royaume-Uni et dans la zone euro qu'aux Etats-Unis.

Dans un monde de grande abondance avant la pandémie, l'offre était rarement un facteur limitant la croissance ou un moteur d'inflation. Aujourd'hui, conséquence de la pandémie et de la guerre, les contraintes d'approvisionnement sont non seulement devenues un facteur important d'inflation, mais aussi un facteur de différenciation majeur entre les pays. Alors que l'Europe subira presque certainement un choc de croissance plus sévère que celui des Etats-Unis, il est tout à fait possible que la destination des politiques monétaires, et donc des taux d'intérêt, soit similaire en termes absolus. Lorsque c'est l'offre qui fait la loi, les anciennes règles de la politique monétaire peuvent ne plus s’appliquer.

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