Les reconfinements en début d'année ont pesé sur la demande de pétrole

Jean-Pierre Durante, Pictet Wealth Management

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Les cours ont dépassé les prévisions de Pictet AM qui tablait en septembre 2020 sur une hausse de plus de 30% d'ici la fin 2021.

A la mi-septembre 2020, alors que le Brent se négociait à 43 dollars le baril, Pictet Wealth Management (PWM) prévoyait que les prix augmenteraient de plus de 30% d'ici la fin 2021. Depuis, les prix du pétrole ont dépassé nos prévisions, atteignant 69,7 dollars le 11 mars (+62% depuis mi-septembre) et oscillant autour de 67 dollars début mai.

La demande mondiale de pétrole devrait augmenter lors de la deuxième moitié de 2021, grâce aux campagnes de vaccination qui conduiront à un nouvel assouplissement des mesures anti-covid dans les économies développées, malgré une augmentation récente des nouveaux cas quotidiens de covid-19 dans le monde.

La réouverture mondiale se traduit par des prévisions plus élevées concernant la demande de pétrole (de +230’000 barils par jour en moyenne en 2021, selon l'Agence internationale de l'énergie). D'ici la fin de l'année, PWM prévoit que la demande mondiale de pétrole sera supérieure de 3,7 millions de barils par jour (mbj) à ce qu'elle est actuellement. Néanmoins, la demande mondiale de pétrole devrait rester 3 mbj en dessous du niveau du troisième trimestre 2019, avant que la pandémie ne frappe.

Les hausses attendues de la demande de pétrole sont parfaitement gérables compte tenu de l'abondance des capacités de production. Même après avoir augmenté sa production de 1,6 mbj comme prévu d'ici juillet, l'Opep+ pompera toujours 5,8 mbj de moins qu'en avril 2020.

Il est peu probable que l'Opep+ laisse les prix du pétrole monter trop haut en raison des craintes de perdre des parts de marché au profit des États-Unis. Il est plus probable que l'offre augmente progressivement, en fonction de l'augmentation de la demande de pétrole.

Si tel était le cas, les prix du pétrole pourraient fluctuer autour de leur niveau actuel. Cependant, le retour des 1,5 mbj de production iranienne manquante changerait la donne. Les élections présidentielles iraniennes de juin seront décisives à cet égard.

Des revers sur le front de la pandémie ou une augmentation brutale des tensions géopolitiques (actuellement estimées proches de zéro) pourraient également perturber les prévisions de PWM selon lesquelles les prix du pétrole resteront aux alentours des niveaux actuels.

Compte tenu de l'évolution de l'offre et de la demande de pétrole, PWM a décidé d'ajuster son objectif de fin d'année pour le baril de Brent à 69 dollars.

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