Les cryptos ouvrent une grande vague d’innovation

Stéphane Ifrah, Napoleon Group

2 minutes de lecture

Chronique Blockchain. L’univers crypto se prépare à grignoter des parts dans la gestion des actifs.

Tout d’abord, il faut rappeler que le premier BTC a vu le jour il y a à peine plus de 10 ans, en pleine défiance du monde bancaire traditionnel. Aujourd’hui, il est de moins en moins contesté que des actifs numériques, indépendant des banques centrales, aient toute leur place dans un monde financier aussi incertain. Personne ne peut imaginer qu’on abandonne notre système monétaire actuel pour un système qui serait entièrement basé sur des actifs digitaux. Pour autant, ces derniers ont clairement un intérêt dans certains types de situations : inflation non contrôlée, contrôle de change ou risque politique.

S’il est un autre domaine, relativement inattendu, où les acteurs du monde crypto sont en train de grignoter de minuscules parts, c’est dans le domaine de la gestion d’actifs. En effet, historiquement l’épargne est en main de sociétés de gestion qui organisent la conservation des titres ainsi que leur bonne gestion en fonction de mandats ou de politiques d’investissement bien précises. Cela implique, la mise en place, le suivi et l’exécution de stratégies financières par cette même société de gestion, sans consentir beaucoup de pouvoir au client, sauf à retirer ses fonds.

Certaines monnaies comme l’ETH permettent de faire
tourner des «smart contracts» par construction.

Or, les crypto monnaies ayant été plutôt lancées par des profils de «geeks» au départ ont inclus l’automatisation au cœur même de leur fonctionnement. En effet, certaines monnaies comme l’ETH permettent de faire tourner des «smart contracts» par construction. Toutes les plateformes principales de change crypto proposent des systèmes d’API permettant du trading automatisé. Toutes les datas, y compris du «tick by tick» sont distribuées en open source et disponibles pour tous. Ce sont quelques-unes des raisons fondamentales qui ont conduit certains à construire et proposer des automates de trading. Ils permettent soit de faire de l’arbitrage entre plateformes soit de suivre des algorithmes de trading systématique.

Parmi ces derniers, on trouve deux grandes catégories : d’une part les boites à outils permettant de construire son propre algorithme de trading et d’autre part les «marketplace» permettant de louer les stratégies d’autres personnes. Autant la première catégorie n’est pas vraiment révolutionnaire car elle s’adresse à un public très averti, autant la deuxième l’est beaucoup plus car n’importe qui peut facilement s’abonner et copier des stratégies potentiellement très complexes qui s’exécutent sur son compte personnel de manière automatisée Cela se fait en toute liberté car le trading s’opère sur le compte de l’utilisateur directement sans transfert de fonds vers le fournisseur de solution. Il garde le contrôle de ses fonds à tout moment. Globalement, pour ces prestataires, cela revient à mettre à disposition un ou des programmes informatiques que l’utilisateur utilise à sa convenance en parfait contrôle de son épargne.

Bien sûr, de nombreuses questions apparaissent à partir du moment où on retire les intermédiaires financiers traditionnels. Mais sachant que les fonds ne quittent jamais le compte de l’utilisateur final, que celui-ci peut avoir accès à des marketplace développées par des pros de la finance, comme chez Napbots, qu’elles sont exécutées de manière automatisée 24/7, et que l’utilisateur peut s’abonner ou de désabonner en quelques clics, cela ouvre des perspectives nouvelles. Un état des choses qui risque en effet de bousculer cette industrie un peu trop traditionnelle en mêlant une approche de «trading social» avec une automatisation complète pour la partie exécution. Si en plus des stratégies de professionnels sont mise à disposition, alors on aura soustrait des maillons importants de la chaine tout en apportant un service à plus grande valeur ajoutée. Restera alors aux utilisateurs d’être capable de faire le tri dans ce qui leur est proposé. Donc les conseillers en investissement financiers, pourraient eux voir leur rôle encore un peu plus renforcé.

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