Les assurances sont toujours trop chères et pour une durée limitée

Laurent Fradin, Indosuez Wealth Management

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Retour de la volatilité, comment réagir? Trois membres de l'Association des Stratégistes d'Investissement de Genève (ISAG) répondent.

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Avez-vous modifié la composition de vos portefeuilles au vu de l’augmentation de la volatilité?

Nous n'assistons pas à une augmentation de la volatilité malgré la montée des risques palpables pour la plupart des investisseurs. Il y a bien un léger renchérissement du prix des "puts" sur les indices boursiers qui illustre la crainte d'une baisse des actions mais on ne peut pas parler de hausse de la volatilité.

Le marché raisonne comme s'il ne pouvait rien arriver de grave maintenant que l'on sait que les banques centrales peuvent acheter presque tous les actifs pour soutenir la sphère financière dans des situations extrêmes.

La diversification est-elle une réponse appropriée?

3 classes d'actifs s'offrent aux investisseurs: les actions, les obligations et les placements monétaires.  Quand les marchés rentrent dans des périodes de turbulences les marchés d'actions et d'obligations se corrèlent et affichent des performances négatives. Le cash reste un placement sans risque mais a un coût à l'exception des dépôts en dollar. La diversification classique n'est pas forcément une réponse appropriée. Par contre les investisseurs qui seront capables de créer des processus de performance absolue largement décorrélés des marchés actions et obligataires disposeront d'un avantage certain.

La duration est-elle une réponse appropriée?

La plupart des fonds obligataires sont gérés prudemment avec des durations relativement courtes. Si tout le monde est aujourd'hui en mesure de se protéger contre une remontée des taux souverains par l'intermédiaire de la vente de contrats à terme sur les emprunts d'états, en revanche se protéger contre une remontée des taux sur les obligations à "high yield" et "investment grade" à travers l'utilisation de CDS n'est pas aussi facile qu'il n'y parait. Les banques centrales sont à l'origine de la plus grande bulle obligataire jamais connue. La normalisation prendra du temps et sera accompagnée de corrections brutales, il faut l'accepter.

D’un point de vue tactique, quelles couvertures pensez-vous privilégier?

Les assurances sont toujours trop chères et pour une durée limitée. Nous préférerons sortir des marchés plutôt que d'acheter des couvertures si nous devions identifier un scénario de forte correction.

Comment tirer parti du regain de volatilité?

Sur les niveaux actuels il est trop tôt de tirer parti d'une volatilité historiquement encore exceptionnellement basse.