Les investissements dans le domaine alimentaire ont connu une évolution significative au cours des dix dernières années.

Le changement climatique, l'exploitation des terres et la croissance démographique sont autant de facteurs qui mettent notre planète sous pression. Dans ce contexte, la durabilité des systèmes alimentaires est devenue une priorité pour les autorités de surveillance, les pouvoirs publics, les consommateurs et les entreprises.

Les tendances qui se sont dégagées au fil des ans portent sur la durabilité des systèmes alimentaires, la numérisation de l'agriculture, les alternatives végétales à la viande, la réduction des déchets, ainsi que l'engouement pour les aliments sains.

Prenons la numérisation de l'agriculture, une des tendances qui s’est développée de manière remarquable ces dernières années. Les technologies d'agriculture de précision ont permis de produire davantage avec la même quantité d'intrants (semences, engrais, etc), grâce à l'utilisation de drones dotés de capteurs, d'équipements intégrant l'intelligence artificielle ou d'objets connectés qui permettent l’analyse de données. Cette numérisation offre des perspectives de gains de productivité significatifs pour l'agriculture.

La transition des systèmes alimentaires se situe aujourd'hui à un point d'inflexion, avec une réglementation de plus en plus stricte et des habitudes de consommation en constante évolution. Trois facteurs soutiennent le thème de la nutrition.

Premièrement, compte tenu de l’énorme pression de la production alimentaire sur l’environnement, les sociétés qui participent à l’amélioration de la durabilité de la production alimentaire et des systèmes alimentaires disposent d’une opportunité sans précédent. L’agriculture de précision, les produits pour la santé animale et végétale et les solutions de gestion des déchets alimentaires sont en forte croissance.

Deuxièmement, nous constatons une demande de plus en plus forte pour des produits alimentaires plus sains. Les avancées de la science et de la technologie ont permis de mieux sensibiliser les consommateurs à l’impact d’un régime déséquilibré sur la santé. Le COVID-19 a accéléré cette tendance en raison du lien entre les comorbidités associées à la mauvaise alimentation et la vulnérabilité aux maladies infectieuses. Les responsables politiques exigent que les produits alimentaires et boissons soient repensés afin de réduire leurs niveaux de sucre, de sel et de graisses saturées, tandis que les consommateurs souhaitent des aliments et des compléments alimentaires qui présentent des avantages fonctionnels, tels que le renforcement des défenses immunitaires. Il en résulte une divergence de croissance de plus en plus marquée entre les aliments sains et nourrissants et les aliments conditionnés classiques.

Troisièmement, les progrès technologiques, et le fait que les consommateurs soient de plus en plus à l'aise avec le numérique et connectés, s’illustrent par la croissance phénoménale des entreprises de l’e-commerce alimentaire, de la nutrition personnalisée et de la traçabilité alimentaire.

Il existe de nombreuses solutions qui peuvent améliorer la sécurité alimentaire, nourrir une population qui augmente et réduire les maladies et les décès liés aux problèmes de nutrition. Il est également possible de réduire le gaspillage alimentaire grâce à des systèmes capables de détecter le moment où un fruit ou un légume s'abîme et doit être transformé, ou grâce à des variétés de plantes et à des enzymes qui augmentent la durée de vie des aliments. Enfin, il est possible d'augmenter notre consommation d'aliments peu intensifs à produire mais très nutritifs, afin d'optimiser des ressources rares.

En somme, les investissements dans le domaine alimentaire sont plus importants que jamais. Les tendances qui ont émergé au cours des cinq à dix dernières années vont s'amplifier, et de nouveaux défis vont se présenter. Les entreprises qui investissent dans des solutions durables et innovantes seront les mieux placées pour relever ces défis et répondre aux besoins croissants des consommateurs et des autorités de surveillance en matière de sécurité alimentaire et de durabilité.