La prochaine génération d'infrastructures financières sera sur la blockchain

Anne Barrat

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Justin Sun de Tron appelle de ses vœux un écosystème vertueux e-payment, e-commerce, blockchain, cryptos. Le scénario rêvé pour une inclusion financière de tous.

En marge du conseil des 164 ministres du Commerce des pays membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) réunis à Genève, dont les conclusions ont été rendues publiques le 17 juin dernier, Justin Sun, le célèbre milliardaire millénial fondateur de Tron et ambassadeur de la Grenade auprès de l'OMC est revenu sur le MC12 et s’est confié sur sa vision des principales avancées du «Geneva Package» dont il se réjouit, non sans cacher son impatience de voir le MC13 aller plus loin. Plus loin sur la promotion d’infrastructures financières décentralisées, moins coûteuses, plus efficaces.

La prolongation du moratoire sur la taxation aux frontières des transactions électroniques occupait une place de choix dans l’agenda des mesures qu’a soutenues Justin Sun, qui en a profité pour saluer les progrès réalisés sur la pêche durable – mettant fin à plus de 20 ans de discussions stériles –, sur le plan de lutte contre l'insécurité alimentaire, sur la levée temporaire des brevets sur les vaccins anti-COVID. Et pour cause: instaurer des droits de douane sur les transactions électroniques aurait entraîné une hausse des prix à la consommation pour les achats transfrontaliers sur les plateformes de e-commerce. Avec des conséquences néfastes pour de nombreuses PME. «Avec cet accord, même a minima, c’est la croissance du e-commerce qui est sauvée, se félicite Justin Sun, donc la survie de nombreux entrepreneurs dans le monde entier. Une victoire sur le clan des pays hésitants parce qu’ils sous-estiment l’impact majeur de l’e-commerce dans l’économie mondiale, des pays en voie de développement notamment.»

De l’e-commerce à l’e-payment à la blockchain

Une victoire pour l’e-commerce qui appelle celle de l’e-payment, la solution pour tous les exclus des systèmes de paiement traditionnels et de l’univers bancaire. Et Justin Sun de rappeler que moins de 10% de la population chinoise détiennent une carte de crédit, un chiffre qui atteint 80% en Europe. 95% de la population chinoise en revanche a accès à des solutions d’e-payment, la Chine ayant été pionnière dans ce domaine. Les Etats-Unis suivraient bien la même voie avec Paypal et consorts, observe le fondateur de Tron, n’était-ce la fronde des banques, aussi farouche que puissante. Laquelle finira par tomber, et ce parce que les infrastructures seront remplacées à plus ou moins long terme par la blockchain. Les arguments sont nombreux en faveur de ce remplacement: les paiements sur la blockchain sont réalisés 24/24h et 7/7j avec un règlement effectif en quelques secondes et en date de valeur immédiate – et non en 24h, 48h, voire plus –, leurs coûts sont plus modestes, l’ouverture de compte possible pour tout le monde, l’accès permis dès lors que l’utilisateur possède un téléphone mobile  – une grande majorité de la population mondiale, plus de 70% en Afrique. Sans compter que la blockchain ne connaît pas les frontières, tarifaires en particulier, du système bancaire. Adieu ATM, filiales bancaires, barrières à l’entrée et ouvertures de comptes, prédit Justin Sun. Place à un système décentralisé adossé à des blockchains publiques.

De la blockchain aux cryptos

Qui dit blockchain dit crypto. Le créateur de l’USSD envisage un marché de monnaies digitales en concurrence les unes avec les autres, garanties par des réserves des banques centrales adossées au bitcoin et à l’or. Exit donc les monnaies traditionnelles (Fiat). Dans cet univers foisonnant de devises cryptos, la compétition est loin d’être terminée, d’autres événements comparables à la débandade de Luna auront lieu. «Et alors, balaie Justin Sun: résumer les cryptos à Luna, c’est un peu comme croire que toutes les économies ressemblent à celle du Zimbabwe.»