La prime de risque des actions américaines a atteint son plus bas niveau en dix ans. Qu’est-ce que cela implique?
Le concept de prime de risque des actions est depuis longtemps considéré comme un indicateur crucial pour évaluer l'attrait du marché boursier. Il représente le rendement excédentaire que les investisseurs peuvent s'attendre à recevoir en détenant des actions par rapport à des actifs sans risque tels que les obligations d'État.
Historiquement, la prime de risque des actions a été un outil précieux pour prédire les rendements futurs des marchés boursiers.
Cet article examine les facteurs actuels qui ont contribué à la baisse de la prime de risque sur les actions aux États-Unis et la question de savoir si le calcul est toujours valable dans l'environnement de marché actuel.
La prime de risque des actions est calculée comme la différence entre le rendement du consensus des bénéfices (bénéfices divisés par le prix de l'action) et le taux sans risque.
Il fournit une mesure du rendement supplémentaire attendu que les investisseurs peuvent potentiellement obtenir en détenant des actions au lieu d'actifs sans risque tels que les obligations d'État.
Une prime de risque faible sur les actions suggère que les actions ne valent pas le risque par rapport à des investissements plus sûrs sur le marché obligataire.
L'interprétation la plus couramment observée pour les marchés américains consiste à comparer le rendement des bénéfices consensuels de l'indice S&P 500 avec le rendement de l'obligation du Trésor américain à 10 ans.
Une multitude de facteurs a contribué à la baisse de la prime de risques des actions. Tout d'abord, la hausse des taux d'intérêt a augmenté le rendement des actifs sans risque, réduisant ainsi l'écart entre le rendement des obligations d'État et celui des actions.
En outre, les valorisations élevées des actions ont augmenté le prix que les investisseurs doivent payer pour les actions par rapport à leurs bénéfices, ce qui réduit encore le rendement excédentaire potentiel. En outre, les inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance des bénéfices et la possibilité d'une récession imminente n’ont pas amené les marchés à continuer leur baisse.
La diminution de la prime de risque des actions a des implications pour les décisions d'allocation de capital. Les gestionnaires de fonds et les investisseurs pourraient être moins intéressé à allouer leur capital aux actions américaines en raison du profil risque-récompense relativement plus faible. Si les bénéfices potentiels des investissements en actions ne compensent pas suffisamment les risques supplémentaires, les investisseurs peuvent opter pour des actifs alternatifs ou rechercher des opportunités sur d'autres marchés présentant des primes de risque plus attrayantes.
Nous pourrions également tenir compte de deux facteurs influents: les flux passifs des fonds négociés en bourse et les rachats d'actions par les entreprises. Ces éléments ont introduit sur le marché des acheteurs attentifs aux prix, modifiant potentiellement la relation entre les primes de risque des actions et les rendements du marché boursier.
Lorsque les investisseurs se tournent vers les fonds passifs, ils achètent sans discernement des actions en fonction de leur appartenance à l'indice sous-jacent, quelle que soit leur valorisation. Cet afflux constant d'investissements passifs crée une demande constante, ce qui pousse les prix des actions à la hausse. Par conséquent, la relation traditionnelle entre la baisse des primes de risque des actions et les rendements du marché boursier peut être perturbée par ce flux passif continu.
Les rachats d'actions par les entreprises, autre moteur important du marché, ont été fréquents ces dernières années. Les entreprises utilisent leurs réserves de liquidités pour racheter leurs propres actions, réduisant ainsi l'offre d'actions cotées en bourse.
La baisse de la prime de risque des actions sur le marché américain met en garde les investisseurs et les gestionnaires de fonds. La prime de risque des actions étant à son point le plus bas depuis dix ans, cela suggère que les investisseurs pourraient ne pas être correctement rémunérés pour les risques supplémentaires associés aux investissements en actions. Par ailleurs, il est intéressant de noter que l'essor de l'intelligence artificielle (IA) a joué un rôle important dans l'augmentation des valorisations des méga-capitalisations technologiques et dans la hausse des indices.