L’argent facile est terminé

Salima Barragan

2 minutes de lecture

La volatilité est de retour et c’est une période excitante pour les gérants de fonds de type «Absolute Return», selon Mark Nash de Old Mutual.

 

«Nous rentrons dans une nouvelle ère» annonce Mark Nash, responsable de la dette obligataire auprès de Old Mutual. Une nouvelle ère où les investisseurs vont commencer à exiger une prime plus élevée sur les taux des marchés à terme. C’est ce que le gérant nomme le nouveau régime «La courbe des rendements va se normaliser, le taux forward Swap à 5 ans va croitre, la prime de taux à terme – actuellement négative – va augmenter» explique-il. Et pour cause, les banques centrales se retirent du marché obligataire; il n’y aura donc plus d’acheteurs privilégiés pour contenir des rendements bas. «Nous entrons dans une ère gouvernée par la loi de l’offre et la demande et ce seront les investisseurs étrangers qui vont prendre le relais de la banque centrale américaine.» Le gérant observe également l’injection récente de capitaux dans les fonds de marché monétaire. Afin de rester compétitifs, les rendements à plus long terme devront augmenter. Dans ce nouveau régime, le gérant se positionne négatif en duration.

«Les fonds indiciels longs
sur la duration sont vulnérables.»
Courbe des taux plus pentue

Les conditions financières se durcissent et c’est potentiellement dangereux pour les marchés. La courbe de rendement va devenir plus pentue pour pallier à ce risque.

L’implosion des fonds courts sur la volatilité sont symptomatiques de cette transition vers un nouveau régime. Mark Nash prévient que nous aurons affaire à de nouveaux événements de ce genre. Il pense que les fonds indiciels longs sur la duration sont vulnérables. «Une partie de plus en plus importante de la dette va être détenue par le secteur privé, plus particulièrement par un nouveau type d’investisseurs. Nous ne savons pas comment ces nouveaux investisseurs vont réagir» ajoute-il.

Les actifs américains sont moins attractifs que les actifs du reste du monde, et cela explique la faiblesse du dollar. «Nous arrivons à une phase mature du cycle économique où tous les actifs deviennent risqués» explique Mark Nash. Selon son scénario, la phase suivante verra les taux d’intérêt à leur maximum ce qui entrainera le déclin du cycle. Les investisseurs iront se réfugier dans la liquidité.

«C’est grâce à la diversification que le gérant peut atteindre
à son objectif de faible corrélation avec les actions ou les obligations.»

Sur certaines thématiques de sa stratégie d’investissement, le gérant adopte les directions suivantes:

  • Long sur la protection de crédit «investment grade»
  • Long sur les produits liés à la protection de l’inflation
  • Long sur la dette émergente en devise locale, plus particulièrement l’Afrique du Sud, le Brésil, La Russie et le Mexique
  • Long sur les Coco
  • Short dollar et devises liées aux matières premières contre devises européennes et yen
La diversification

Pour Mark Nash, l’objectif est clair: il veut jouer la sécurité grâce à la préservation des actifs. «Nous focalisons sur les perspectives de valorisation, et non sur le rendement». C’est grâce à la diversification que le gérant peut atteindre à son objectif de faible corrélation avec les actions ou les obligations. «Notre stratégie de gestion active des devises offre une bonne diversification supplémentaire» explique-t-il. «57 % des managers en fonds actions sous-performent leur indice de référence à cause d’un manque de diversification» note Amadeo Alentorn, responsable de la recherche action de Old Mutual .  Selon lui, en se limitant à un style «value» ou croissance, ces gérants ne profitent pas des avantages de la diversification. «Les cocos sont des produits à même d’offrir une basse corrélation aux actifs traditionnels» conclut Rob James, gérant de fonds Old Mutual:

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