Innovation et technologie: séparer le bon grain de l’ivraie

AXA Investment Managers

2 minutes de lecture

Stéphane Lago, spécialiste produit chez AXA IM, voit les plus grandes opportunités dans cinq thématiques de croissance fondamentales rassemblées sous le concept de transformation de l’économie.

Le progrès technologique et le développement démographique n’influent pas seulement sur nos vies, mais aussi sur les entreprises, qui réorientent en conséquence leur modèle commercial. Pour les gestionnaires d’actifs, le défi consiste à parvenir à réagir à ces modifica-tions de l’environnement des entreprises. «En particulier dans la sélection des actions, il est important de séparer le bon grain de l’ivraie pour réaliser des rendements positifs à long terme», explique Stéphane Lago, spécialiste produit chez AXA Investment Managers (AXA IM).

Pour les années à venir, l’expert voit les plus grandes opportunités essentiellement dans cinq thématiques de croissance fondamentales que AXA IM Framlington Equities a rassemblées sous le concept de transformation de l’économie: l’automatisation, le consommateur connecté, le vieillissement et le mode de vie, une technologie propre et la transformation des sociétés.

«Pour les nouvelles technologies, la réalisation de profits
prend plus de temps qu’on ne le pense.»
Penser au-delà des tendances à court terme

C’est précisément lorsqu’il s’agit d’évaluer le potentiel commercial de technologies nouvelles ou en évolution, comme la réalité augmentée ou la blockchain, que les investisseurs doivent tenir compte de quelques principes, selon Stéphane Lago: «L’essentiel est de penser au-delà des tendances à court terme. En premier lieu, il faut partir du principe que, pour les nouvelles technologies, la réalisation de profits prend en général plus de temps qu’on ne le pense généralement», précise Stéphane Lago. Le cycle des tendances de Gartner montre notamment comment les technologies ou les innovations traversent un cycle, depuis le déve-loppement en passant par les attentes et les désillusions, jusqu’à la rentabilité. Ce cycle est constitué de différentes périodes, qui s’avèrent la plupart du temps plus longues que prévu.

«Les entreprises ont donc besoin de plus de temps avant de pouvoir monétiser leur modèle commercial», explique Stéphane Lago. Ainsi, Twitter a annoncé en février 2018 son premier trimestre de bénéfices depuis sa création il y a 12 ans, les annonceurs ne s’étant que pro-gressivement tournés vers cette plateforme en plus des acteurs établis comme Facebook et Google.

Développement du potentiel commercial

Un autre critère permettant de découvrir les entreprises les plus prometteuses est le potentiel des innovations et des technologies à partir du moment où elles sont utilisables commercialement. «Les robots collaboratifs, qui travaillent avec les humains, en sont un bon exemple. Ils sont nés dans l’industrie automobile, puis se sont ensuite propagés dans différentes branches, comme le commerce en ligne ou la logistique», poursuit Stéphane Lago.

«L'impression 3D offre aux entreprises des possibilités uniques
de fabriquer des produits sur mesure.»

L’impression 3D se comporte de la même façon et ici aussi le potentiel commercial n’est pas encore entièrement exploité: «Cette technologie modifiera de façon significative la rationalisation de la fabrication, de la logistique et de la distribution dans les prochaines décennies. En effet, elle offre aux entreprises des possibilités uniques de fabriquer des produits sur mesure, de grande valeur, tels que des prototypes ou des pièces de moteurs», explique Stéphane Lago.

Les grands acteurs mondiaux offrent un énorme potentiel d’innovation

Contrairement à l’opinion générale, les nouvelles technologies ne sont pas obligatoirement découvertes par des entreprises à faible capitalisation, des départements de recherche universitaire ou des laboratoires de développement. Ce sont surtout les grandes entreprises mondiales qui présentent un bon terreau pour les innovations, précisément dans le domaine des robots et de l’automatisation. «Les voitures autonomes de Waymo, une filiale d’Alphabet (Google) réalisent aux États-Unis plus de 25 000 miles en autonomie par semaine sur des routes complexes. La flotte a jusqu’à présent parcouru plus de 4 millions de miles et chaque nouveau trajet permet à la société d’engranger des données et donc de l’expérience pour continuer à améliorer le processus de conduite. Nous estimons qu’Alphabet est devenu un acteur principal du secteur des véhicules autonomes, qui va perturber l’industrie automobile traditionnelle», conclut Stéphane Lago.

Dans le segment des petites et moyennes capitalisations, il existe cependant, surtout au Japon, de nombreuses entreprises intéressantes qui agissent en sous-traitants pour les pièces de robotique, et qui sont ainsi intéressantes pour les investisseurs. «Nabtesco et Renesas, qui font partie de la chaîne de création de valeur de l’automatisation industrielle, en sont des exemples», selon Stéphane Lago.

Pour la sélection d’actions du fonds AXA World Funds Framlington Robotech, le gestionnaire suit une approche de multi-capitalisations. Le fonds investit dans les entreprises internationales à fort potentiel de croissance, quelle que soit leur taille, qui travaillent sur des solutions d’automatisation et de robotique dans différents secteurs tels que l’industrie, la technologie, la fabrication, la santé et le transport. «Nous pensons que notre approche représente la meilleure façon de saisir les différentes tendances à long terme», conclut Stéphane Lago.