ICO: la fête est finie

Salima Barragan

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D’ici 3 ans, 95% des cryptodevises disparaîtront, estime Ian Dawson, CEO de la ZBX.

QTUM, EOS, TRX… Le nombre incroyable d'offres initiales de jetons (ICO) et les sommes d'argent recueillies dans des temps records ont déclenché les sonnettes d’alarmes des organismes gouvernementaux. Selon Ian Dawson qui s’attend dorénavant à une activité de l’ordre d’un neuvième des précédents niveaux d’ICO, cette ère de folie est révolue.

Davantage de régulation

Avec l’explosion des ICO pour lever des fonds ou comme système de crowdfunding, plus de 3’000 différentes cryptodevises ont vu le jour. Face à ce succès, un cadre régulatoire est mis en place pour protéger les investisseurs. «Grâce à la régulation, le marché deviendra plus mature comme celui des actions», explique Ian Dawson, CEO de la ZBX.

Sur les 70 dernières demandes de cotations auprès
de la ZBX, seulement 5 devises ont été acceptées.

Pour qu’une devise soit cotée sur une bourse d’échange régulées de cryptodevises comme la ZBX, elle doit répondre à des exigences de due diligence telles qu’: «offrir un niveau protocolaire élevé, une bonne liquidité et un support. Nous devons aussi déterminer les risques, identifier la provenance de l’argent et juger de la sophistication du contrat» explique Ian Dawson qui souligne également que le succès d’une ICO est très difficile à déterminer à l’avance: «c’est la capacité des projets à résoudre un problème ou crée une solution, la taille de leur communauté de fans et la qualité de leur financement qui sera déterminant». Sur les 70 dernières demandes de cotations auprès de la ZBX, seulement 5 devises ont été acceptées. Certaines ont déjà été délistées de la plateforme d’échange.

Dans les marchés non-régulés, les devises qui n’ont pas financé les projets technologiques vantés disparaitront les premières. «Nous verrons probablement les 50 meilleures devises perdurer alors que celles qui sont survalorisées ou dont la liquidité est manipulée passeront à la trappe», poursuit-il. 

Vers des stablecoins nationaux?

Alors que l’Ethereum et le Bitcoin sont les monnaies numériques les plus populaires, le stablecoin en dollar US (USDT) et celui en renminbi (QC) figurent parmi les deux cryptodevises les plus traitées. «Le USDT a un contrôle disproportionné sur le marché et c’est aussi le jeton stable le plus liquide», explique Ian Dawson qui est actuellement en pourparlers avec d’autres partenaires bancaires afin de créer des stablecoins multidevises - c’est-à-dire qu’ils seront émis par les pays qui voudront se doter de leur stablecoin en devise nationale pour traiter des cryptodevises fluctuantes dans les marchés organisés.