Les certificats activement gérés (AMC) sont parmi les produits structurés les plus populaires depuis quelques années. Leur flexibilité et leur agilité plaisent.
Activement gérés et activement recherchés, les AMC, Active Managed Certificates ou, en français, certificats activement gérés, ont connu un fort succès ces dernières années, car ils répondent aux besoins des gérants qui cherchent à offrir leur stratégie de placement avec efficacité, rapidité et à faibles coûts auprès de leurs investisseurs. Et ceci quelles que soient les conditions de marché.
Quand on évoque le nom de produits structurés, on pense avant tout à des barrières reverse convertibles ou à des produits à capital protégé. Cependant, cette dernière décennie a vu l’émergence d’un très fort intérêt pour les AMC de la part des gérants d’actifs. Ces instruments financiers permettent de répliquer un pour un la performance d’un portefeuille, comme peut le faire un fonds de placement guidé par le savoir-faire d’un gérant. La différence étant que l’accès à la stratégie se fait par l’achat d’un certificat émis par une banque au lieu d’un fonds.
ce qui complexifie une diversification efficace des portefeuilles.
Le succès de ces certificats s’explique par le fait qu’ils sont à mi-chemin entre le monde des produits structurés et celui des fonds de placement. Des premiers, ils héritent la flexibilité, l’agilité ainsi que la rapidité d’exécution et, comme les seconds lorsqu’ils sont activement gérés, ils permettent de participer à une stratégie d’investissement active.
Un gestionnaire de fortune qui désire commercialiser sa stratégie de placement peut opter pour différents schémas de gestion. Dans l’approche classique, il reçoit une procuration de ses clients pour la gestion de leurs actifs déposés dans une banque de leur choix. Cette solution offre aux clients une totale transparence sur toutes les positions et sur tous les mouvements de leur portefeuille. Toutefois, elle peut être limitative. Il lui est ainsi vite difficile de répliquer efficacement une stratégie auprès d’un nombre croissant de clients employant différentes banques dépositaires. Par ailleurs, certains actifs demandent un montant minimum d'investissement élevé ce qui complexifie une diversification efficace des portefeuilles. Face à ces freins, de nombreux gestionnaires d'actifs choisissent de lancer leur propre fonds de placement pour mieux diversifier et mieux répliquer leur stratégie d'investissement auprès de plusieurs investisseurs.
de lancer de nouvelles stratégies avec beaucoup de flexibilité.
Cependant, la mise en place d’un fonds nécessite typiquement une taille minimale d’investissement de plusieurs dizaines de millions pour couvrir raisonnablement les coûts d’implémentation. Quant aux délais de mise sur le marché d’un fonds, ils prennent habituellement plusieurs semaines ou mois. Si, pour nombre de clients institutionnels, la constitution d’un fonds prend tout son sens au vu des sommes disponibles, lorsque les montants sont plus limités, les AMC constituent une bonne alternative.
Les AMC peuvent aussi s’avérer très utiles pour les gérants institutionnels. En effet, la possibilité d’émettre des AMC pour de petits volumes leur permet de lancer de nouvelles stratégies avec beaucoup de flexibilité, à moindre coût et avec des gains de temps considérables. Dans un second temps, si le produit remplit les attentes, cette même stratégie pourra ensuite être transférée dans un fonds de placement, outil de placement préféré par la clientèle institutionnelle.
Pour lancer un AMC, l’émetteur doit recevoir du gestionnaire la composition initiale de son portefeuille. Il peut regrouper plusieurs classes d’actifs, allant des actions aux obligations en passant par des fonds, des ETF, des fonds alternatifs et même des produits structurés ou des options cotées. Par exemple, alors que les marchés actions atteignent des sommets historiques, il peut être opportun de garder une exposition en actions via une stratégie défensive de calls couverts. Dans ce cas l’AMC peut s’implémenter par le biais d’un panier long d’ETF sur indices d’actions combiné à des positions «short» de calls sur ces mêmes indices. Ensuite, une fois le certificat lancé, le gérant communique à l’émetteur les différents ordres de recomposition qu’il souhaite exécuter. Dans l’exemple des calls couverts, on peut imaginer que le gérant communique au fil du temps et de manière active quels sont les calls qu’il souhaite vendre.
de ses compétences en matière de gestion.
Administrateur opérationnel du certificat, l’émetteur s’occupe également de la valorisation de la stratégie et du marché secondaire pour assurer la liquidité du certificat. Outre la charge opérationnelle et administrative, il gère encore les reporting, les différents feuillets d’information et les prospectus légaux. Ainsi, le gérant peut davantage se focaliser sur le cœur de ses compétences en matière de gestion.
Émis avec un numéro ISIN, le certificat est une valeur mobilière qui peut être comptabilisée auprès de différents dépositaires. Il peut être traité de gré à gré – dans la majeure partie des cas – ou, peut être coté en bourse en vue d’augmenter sa visibilité et son périmètre de distribution.
Enfin, l’AMC reste bien sûr un produit structuré. Ce qui signifie qu’il contient un risque de crédit et donc qu’il est intrinsèquement lié à la solidité financière de son émetteur, un élément clé dans le processus de choix. Cependant, selon les besoins des investisseurs, des techniques de nantissement sont aussi disponibles pour réduire le risque d’émetteur.