Capitaux privés essentiels contre le changement climatique, selon les investisseurs

Communiqué, Campden Wealth, GIST & Barclays PB

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Les particuliers fortunés qui détiennent déjà des placements durables s’attendent à voir ceux-ci représenter en moyenne 47% de leur portefeuille en 2022 et 54% d’ici 2027.

Un nouveau rapport de recherche rédigé par Campden Wealth pour le compte de Global Impact Solutions Today (GIST) et Barclays Private Bank révèle que, dans le cadre des efforts menés contre le changement climatique, la grande majorité (86%) des particuliers fortunés, fondations et Family Offices internationaux pensent qu’investir leurs capitaux privés s’avère tout aussi crucial que les mesures initiées par les gouvernements, les associations et les grandes entreprises.

L’édition 2021 du rapport «Investing for Global Impact: A Power for Good», qui existe depuis maintenant huit ans, dévoile des renseignements exclusifs sur les actions et comportements adoptés par les particuliers, familles et Family Offices les plus fortunés au monde, ainsi que par leurs fondations, dès lors qu’il s’agit de générer un impact positif grâce à leurs capitaux.

Les particuliers fortunés souhaitent jouer pleinement leur rôle dans la lutte contre le changement climatique.

La majorité (80%) de ces détenteurs de richesses déclarent que le changement climatique constitue un facteur pertinent dans leurs décisions d’investissement. Par ailleurs, 67% souhaitent voir leur portefeuille répondre aux exigences du scénario de l’Accord de Paris visant à maintenir la hausse des températures sous les 2°C.

Si une prise de conscience existe bel et bien sur l’importance d’agir, des préoccupations demeurent sur l’aptitude des secteurs privé et public à résoudre les problèmes climatiques. Huit personnes sur dix (79%) reconnaissent que les plans de relance gouvernementaux post-pandémie se doivent de privilégier les investissements écologiques et la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Seuls 50% estiment réaliste de rester sous le seuil d’une augmentation des températures de 2°C.

En parallèle, les répondants aimeraient également voir les gouvernements et les nations les plus riches agir davantage. Neuf personnes sur dix (89%) pensent que les gouvernements devraient prendre des mesures supplémentaires pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris. 61% des participants expriment des inquiétudes à propos de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26) de cette année et ses progrès insuffisants pour répondre à tous les aspects du changement climatique. De même, ils sont 71% à estimer que les pays développés en particulier devraient augmenter leur engagement financier en faveur des pays en développement et des solutions contre le changement climatique.

La transition vers des émissions nettes nulles offre de considérables opportunités d’investissement dans le changement

La transition vers le «zéro émission» est devenue pour 70% des répondants «la plus grande opportunité commerciale de notre ère», autrement dit une chance de pouvoir retirer des bénéfices des entreprises et innovations liées à la lutte contre le changement climatique. Trente pour cent (30%) des particuliers fortunés ciblent des investissements qui soutiennent directement la transition vers une économie à faibles émissions de carbone; 24% d’entre eux cherchant à éviter toute entreprise considérée comme étant une grande contributrice à la problématique climatique.

Près de six personnes sur dix (59%) allouent du capital directement à des entreprises, projets et actifs réels, tandis que 41% des portefeuilles sont investis par le biais d’une stratégie indirecte élaborée et gérée par des gestionnaires d’actifs ou d’autres intermédiaires.

La croissance des investissements durables proportionnelle à la crainte de greenwashing d’actifs.

Les investissements durables devraient poursuivre leur croissance au sein des portefeuilles. Selon le rapport de cette année, près de deux tiers des répondants (63%) conviennent que le coronavirus a rendu les investissements à impact plus attractifs. Ceux qui détiennent déjà des placements durables s’attendent à les voir représenter en moyenne 47% de leur portefeuille en 2022 et 54% d’ici 2027. 

Même les répondants se définissant comme des investisseurs traditionnels ont commencé à adopter des pratiques d’investissement responsable grâce aux critères ESG. Concrètement, près de la moitié (48%) de ces investisseurs dits «traditionnels» déclarent que leur portefeuille inclut désormais des considérations ESG.

Alors que les portefeuilles des particuliers fortunés effectuent cette transition, 76% des investisseurs s’inquiètent du greenwashing de leurs actifs. Les répondants indiquent qu’ils seraient surtout rassurés par un système de production de rapports et de mesures fiables (59%), des personnes de confiance pour gérer la société acquise ou l’investissement concerné (55%), ou des antécédents démontrant un impact de la société ou du fonds (45%). 

Ils estiment que l’accès à des informations et à des opportunités d’investissement à impact de qualité peut encore être amélioré. Les deux manques les plus souvent soulignés par les répondants recherchant des véhicules d’investissement à impact sont l’absence d’états financiers solides (97%) et d’antécédents démontrant un impact majeur (95%).

Dr Rebecca Gooch, Senior Director of Research, Campden Wealth: «L’investissement durable gagne du terrain auprès des investisseurs privés les plus fortunés, et la pandémie n’a fait que précipiter cette tendance. Si beaucoup souhaitent utiliser leurs richesses pour lutter contre la crise climatique, ils voient aussi dans cette ‘industrie verte’ à croissance rapide d’incroyables possibilités d’investissement. 

Aujourd’hui, les rendements des investissements durables n’ont plus rien à envier à ceux des placements traditionnels, et les preuves de leur efficacité dans la lutte climatique planétaire sont toujours plus percutantes. Ils attirent par conséquent un nombre croissant d’investisseurs privés. Si l’on considère que les Family Offices gèrent à eux seuls plus de 6 billions de dollars d’actifs dans le monde, on comprend mieux leur contribution pour faire progresser le secteur dans la bonne direction, à l’heure où le monde a un besoin pressant de solutions durables.»

Gamil de Chadarevian, fondateur de Global Impact Solutions Today (GIST): «Ce n’est que par une action positive et collective menée aujourd’hui que nous pouvons sauver notre planète et la civilisation de demain. Pour susciter cette évolution indispensable et durable, aussi radicale qu’inclusive, une vision holistique et une stratégie systémique sont essentielles. Nos problèmes sociaux, sanitaires et environnementaux actuels ne peuvent être résolus qu’au moyen d’actions dynamiques et d’objectifs concrets. 

Les bonnes intentions ne suffiront pas pour régénérer notre environnement, nos économies et notre démocratie. À l’image de tous ceux qui ont appuyé la recherche scientifique, les familles les plus nanties jouissent à la fois d’une expertise et de capitaux leur permettant de jouer un rôle majeur pour l’avenir de notre planète.»

Damian Payiatakis, Head of Sustainable & Impact Investing, Barclays Private Bank: «Le changement climatique est le prochain enjeu systémique majeur auquel nous devrons faire face à l’échelle internationale. Il est encourageant de constater que les principaux détenteurs de richesses de la planète cherchent à s’investir dans cette lutte. Au fil des échanges que j’ai eus avec eux, je les ai entendus exprimer à la fois une responsabilité et une occasion d’utiliser leur capital en cette période charnière. 

On constate une sensibilisation accrue, mais les actions ne suivent pas toujours immédiatement. Sans compter qu’il est de plus en plus difficile de s’orienter au sein du marché des investissements verts, qui enregistre une croissance rapide. Nous devons donc redoubler d’efforts pour soutenir les particuliers et les Family Offices afin de formuler l’impact souhaité ; puis pour identifier les investissements qualitatifs qui participeront effectivement à la lutte contre le changement climatique, tout en atteignant les rendements souhaités.»

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