Zone euro: les grandes banques ont biffé des milliards de dividendes

AWP

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Les banques directement surveillées par la BCE «ont conservé environ 27,5 milliards d’euros de bénéfices», selon la banque centrale.

Les plus grosses banques en zone euro ont suivi les exigences de leur superviseur en renonçant à verser près de 30 milliards d’euros de dividendes en pleine pandémie du coronavirus, indique lundi la Banque centrale européenne (BCE).

En s’abstenant de récompenser leurs actionnaires au titre de l’exercice 2019, les banques directement surveillées par la BCE «ont conservé environ 27,5 milliards d’euros de bénéfices», indique un article à paraître dans le prochain rapport semestriel sur la stabilité financière de l’institution.

Ces établissements avaient prévu au départ d’accorder 35,6 milliards d’euros de dividendes pour l’an dernier. Près de 6,2 milliards d’euros avaient déjà été versés à fin mars quand la BCE leur a recommandé d’arrêter jusqu’en octobre, et un peu moins de 2 milliards d’euros l’ont encore été après cette recommandation.

Les dividendes non distribués représentent «environ 1,8% des capitaux propres et 35% des bénéfices totaux» de ces banques, ajoute la BCE.

En mars, le superviseur unique de quelque 120 grands établissements de la zone euro avait demandé aux banques de renoncer à récompenser leurs actionnaires, tout en donnant plus de souplesse sur les fonds propres à conserver face à la crise.

Il s’agissait par ce biais de favoriser la poursuite des prêts aux ménages et aux entreprises, et de garder un matelas pour absorber des pertes potentielles venant d’emprunteurs en difficulté.

Les bénéfices désormais retenus par les banques pourraient servir à couvrir «une augmentation d’environ 60 milliards d’euros» de prêts impécunieux, écrit la BCE dans cet article.

A contrario, la plupart des banques américaines et suisses ont indiqué à l’issue du premier trimestre qu’elles «respecteraient leur plans de distribution de dividendes», rappelle la BCE.

Les banques américaines ont plus vite assaini leurs bilans depuis la dernière crise de 2009, ce qui leur permet aujourd’hui à la fois de financer l’économie et choyer leurs actionnaires.

A l’image de l’allemande Deutsche Bank, qui reste sur 5 années de pertes d’affilée et a déjà renoncé à verser un dividende en 2021 au titre de l’année en cours, les banques européennes affichent elles une rentabilité globale faible, rappelle régulièrement la BCE.

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